/!\ Cette chronique comporte des révélations sur le précédent volume du manga. Retrouvez notre chronique dédiée au tome 1 sur notre site.
Avant de parler de l'histoire, il faut remarquer que ce n'est pas moins de 12 pages en couleur que nous offre Meian sur ce début de volume. Après un bref récapitulatif des événements et personnages du premier tome, on nous plonge dans l'ambiance des cauchemars de Foa qui font suite aux traumatismes vécus dans le tome précédent. Un tome qui nous avait d'ailleurs laissés sur des révélations et un grand nombre d'interrogations quant au destin des personnages. Les réponses se trouvent dans ce second tome puisque nous allons suivre chacun des quatre personnages, qui se trouvent tous dans des lieux différents, et ignorent si leurs amis sont encore en vie.
Au début du tome, les éléments s'enchaînent beaucoup trop vite à mon goût. Dès les premières pages, on découvre le personnage de Fara, dont on avait maintes fois entendu parler sans jamais la voir. Par la projection dans les cauchemars de Foa, on prend conscience de sa grande détresse et de la culpabilité qui le ronge de l'intérieur. En effet, il est pour le moment alité et ses cauchemars le rendent victime de "crises" qui lui provoquent des sortes de fièvres d'origine plus ou moins psychosomatique donc. L'utilisation du flou sur les dessins pour montrer les sortes de crises de Foa est très pertinente et l'effet donné rend bien compte de la situation.
Mais l'interruption de Fara dans ces cauchemars, par un procédé plus ou moins magique ou télépathique, vient briser l'ambiance installée... de façon trop rapide à mon goût. En une vingtaine de pages seulement, on nous annonce que Fara ressent le même sentiment de deuil que Foa. Il est difficile pour nous de comprendre en si peu de temps ce nouveau personnage et ses sentiments, et surtout de placer ceux-ci aux mêmes niveaux que ceux de Foa : en effet, nous le connaissons, et lui a vécu les événements de l'intérieur, tandis qu'elle, qui n'est encore qu'une inconnue à nos yeux, n'en a vu qu'une projection. Le "miracle" que produit le contact de Foa et Fara dans son cauchemar permet finalement de réveiller le jeune garçon, qui commencera sa formation d'égide quelques jours après.
Cependant, la désillusion arrive vite : bien que Foa révèle un talent certain pour les visions du futur (sans même posséder d'implant), qui lui a permis de voir "loin" ce qui allait arriver dans son combat d'entraînement contre un "presqu'égide", le combat réel se déroule de la même façon que celui de sa vision, Foa répétant les mêmes erreurs malgré tout. Notre héros prend conscience de ses failles, progresse et grandit encore au fil du tome, lie des amitiés, et voit naître des rivalités... On prend plaisir à le voir évoluer, et il promet d'être un personnage intéressant pour toute la suite de la série, au vu de ses capacités.
Mais ne parlons pas que de Foa : en parallèle, on suit les trajectoires des trois autres protagonistes. Raust est emmené dans le repère des faucheurs. Animé d'une vive colère, il se déchaîne et ne comprend que progressivement pourquoi on l'a amené ici. Sa présence chez les faucheurs nous permet de comprendre mieux ce groupe et leur objectif. Mais c'est Pilin, qui étudie désormais le tir à l'arc à l'école de l'Acuité, qui va prendre connaissance d'un des secrets des faux de l'adoration... qui pourrait bien remettre en question toute la haine qu'ont les quatre garçons pour les faucheurs. Tout du moins, le scénario nous montre peu à peu, au fil des révélations sur les antagonistes, que rien n'est tout noir ou tout blanc contrairement à ce que les personnages pouvaient penser.
Enfin Hatal, quant à lui, va étudier à la guilde de l'arcane, ce qui va être l'occasion de révéler au lecteur de nombreuses informations techniques sur le fonctionnement des aptitudes dans l'univers d'Egregor. On nous parle "d'énergies substantive et adventive", qui expliquent l'apparition mystérieuse d'éclairs jaunes ou encore de flammes cyan sur les armes ou les corps des garçons le soir du massacre de leur village. La logique de l'univers se met en place peu à peu, et ces explications étaient grandement les bienvenues pour nous permettre de suivre l'histoire.
Pour conclure, ce tome s'inscrit dans la lignée du précédent : on conserve une ambiance de dark fantasy, on nous rappelle de façon récurrente tout la menace des faucheurs et autres démons avec, par exemple, le drame qui se produit en fin de tome à l'école de l'Acuité. Mais on observe nos héros progresser et grandir que ce soit par de l'entraînement, des révélations ou des souvenirs qui reviennent.
Une fois de plus, la fin de tome nous laisse un goût aigre-doux puisque les ambiances qui s'installent sont sans cesse entrecoupées par de nouvelles révélations... qui ne peuvent que nous donner envie d'en savoir plus et de lire la suite. Heureusement, le tome 3 sera disponible en juillet prochain !
Mais après avoir lu ce tome,
Meian nous a réservé une petite surprise : le Journal de Foa ! Restez à l'affût, on vous en parle dans les prochains jours...