Ce premier tome du manfra Egregor est paru en France le 2 janvier dernier. Le scénario a été écrit par
Jay Skwar et
les dessins réalisés par
KIM Jae Hwan.
Synopsis :
Foa est un jeune forgeron qui aspire à créer des lames exceptionnelles afin que les chevaliers Egides puissent protéger le peuple comme il se doit. Mais le jour où son village est menacé par une « Moisson », ces tueries de masse perpétrées par les sanguinaires Faucheurs, le destin semble indiquer à Foa que le temps est venu pour lui de prendre les armes...
- Meian –
Dès les premières pages, on peut sentir que le scénario, tout autant que l'ambiance générée par les dessins, nous emmène dans un univers qui peut rappeler certaines séries de dark fantasy à succès. Ce n'est pas surprenant, étant donné que KIM Jae Hwan est le dessinateur de plusieurs mangas relatifs à l'univers de Warcraft... que Jay Skwar possède depuis longtemps sur ses étagères. Cela nous fait sentir que les deux hommes étaient destinés à collaborer. La preuve : ce premier tome d'Egregor est une réussite.
Après une brève mise en situation des personnages, on pressent dès le début du tome tout le danger qui pèse sur le village, très bien illustré par l'image du ciel nocturne parsemé de braises incandescentes.
On retrouve tout au long de ce tome des thématiques classiques - et appréciées - du shōnen, comme l'importance de l'amitié, l'entraînement pour devenir plus fort, le sacrifice ou encore de jeunes personnages téméraires prêts à se mettre parfois trop en danger pour pouvoir se battre ou protéger les autres.
Le déroulement du scénario de la dernière partie du tome est très dense : on va de révélation en révélation sur les personnages, et on donne au lecteur beaucoup d'informations d'un seul coup... Teasing réussi pour la fin de ce premier tome, qui pose les bases et annonce le ton de la suite de la série avec brio.
Ensuite, les dessins sont clairs, beaux, et les nuances de gris sont finement réalisées. Ils permettent aisément de nous plonger dans l'ambiance de l'histoire et de s'attacher à certains personnages. Il faut avouer que le chara-design et les mimiques de Foa sont particulièrement attendrissantes. On nous montre d'abord un personnage jeune et infantilisé, qui a besoin de la figure paternelle du maître forgeron Darbin sur qui s'appuyer ; mais on voit notre héros, au fil du tome, s'affirmer et prendre des responsabilités lorsque son village est menacé. Cette évolution va crescendo jusqu'aux révélations de fin de tome.
Je dois dire que les représentations des "visions du futur proche" de l'égide ne sont pas claires au niveau des dessins. On ne comprend pas forcément bien ce qui est réel ou ce qui est une prédiction. J'ai dû relire plusieurs fois certains passages du manga pour pouvoir comprendre qu'est-ce qui était réellement arrivé à l'égide en fin de compte. À part ce détail, les dessins permettent de suivre les scènes de combat et de comprendre le scénario sans aucun problème.
Pour conclure, les révélations présentées au dernier chapitre sur les personnages ne font qu'augmenter le nombre de nos questions et donnent réellement envie de lire la suite du manga.
On pourrait mettre le choix du titre de l' œuvre, Egregor, en parallèle avec le mot égrégore, qui se définit comme étant un esprit de groupe de plusieurs individus unis dans un but bien défini, proche de l'inconscient collectif. En effet ici, tous sont prêts à se sacrifier pour protéger leur village et, surtout, la tournure que prend la suite de l'histoire suggère que les destins de chacun se réaliseront dans un but commun : combattre les faucheurs.