Attention, cette chronique porte sur une œuvre destinée à un public averti car elle contient des scènes particulièrement violentes ou sexuellement explicites.
Entre 2007 et 2014,
Panini publiait les 14 premiers tomes de
Sidooh en France. Depuis, plus rien et la situation de la maison d'édition était loin d'être bonne. En 2019, l'éditeur a commencé à se remettre en route grâce à la publication du succès
Demon Slayer et depuis quelques mois, la parution de titres mis en pause a repris et pour certains, on recommence même au début avec une nouvelle édition. C'est le cas de
Sidooh qui est revenu en janvier avec ses tomes 1 et 2, puis les 3 et 4 en février. Au Japon,
TAKAHASHI Tsutomu a dessiné
Sidooh entre 2005 et 2011 dans le
Weekly Young Jump pour un total de 25 volumes chez
Shūeisha. Dans nos contrées, l'auteur est bien connu puisqu'ont été publiés
Bakuon Rettô,
Détonation ou
Soul Keeper pour ne citer qu'eux. Personnellement, j'ai fait la connaissance de l'univers de l'auteur avec
NeuN, son dernier titre. Qu'ai-je pensé de
Sidooh ? La réponse se trouve dans cette chronique !
Synopsis :
Milieu du dix-neuvième siècle au Japon. Une femme meurt emportée par l'épidémie de choléra qui ravage le pays, elle laisse deux jeunes enfants livrés à eux-mêmes : Shotaro, 14 ans et Gentaro, 10 ans. Suivant les dernières recommandations de leur mère, ils savent que pour survivre, ils devront devenir forts car les faibles sont voués à mourir. Ils se mettent alors en quête d'un maître qui leur apprendra à manier le sabre pour devenir comme leur défunt père, un samouraï. Ces innocents orphelins sont loin de s'imaginer combien le monde qui les entoure peut-être sans pitié envers ceux qui ne savent se défendre...
- Panini -
L'histoire de
Sidooh nous emmène dans le Japon du 19e siècle alors que le pays est confronté au choléra suite à l'arrivée d'étrangers sur le territoire. Nous y suivons tout particulièrement le destin de Shotaro et Gentaro qui dès le début du manga vont perdre leur mère contaminée par le choléra. Ils vont tout faire pour survivre et vont ainsi chercher à devenir forts et à manier le sabre bien que l'époque s'y prête de moins en moins. Dans l'espoir de trouver un maître, ils vont partir sur les routes et rapidement devoir faire face à la cruauté du monde dans lequel ils vivent. Ils vont être confrontés à une première épreuve et seront sauvés par Kiyozo Asakura, un bandit qui manie le sabre et qui va les emmener dans un lieu où ils pensent pouvoir apprendre l'art du sabre. Le début du renouveau pour nos jeunes héros ? Oui, mais pas comme ils l'espéraient... Enfermés dans un lieu qui semble proche d'une secte, ils vont vivre l'enfer et ne sont pas au bout de leurs peines...
Tout au long de ces deux volumes,
TAKAHASHI Tsutomu va nous présenter l'univers impitoyable de l'oeuvre. Qu'il s'agisse d'adultes, d'enfants, hommes ou femmes, personne n'est épargné. Ce lieu à l'ambiance oppressante et dérangeante est dirigé par Rugi, une sorte de gourou au physique imposant que tout le monde respecte, que ce soit par idolâtrie ou par peur. Ici, violences physiques, morales et sexuelles sont légion. Même ceux qui sont en quelque sorte des esclaves, hommes comme femmes, les font subir à ceux qui sont encore plus faibles qu'eux. Les deux frères sont séparés et ce qui leur permet de survivre dans ce lieu de folie, c'est l'espoir de revoir l'autre. Si Gentaro n'a pas d'autre choix que d'attendre enfermé dans une cellule, ce n'est pas le cas de Shotaro qui va, lui, subir des actes horribles avant de servir de sacrifice pour un rite de la secte. Il va devoir participer à un duel de sabre et n'aura que quelques jours pour apprendre à se servir de cette arme. L'occasion de découvrir de nouveaux personnages et d'en retrouver certains. Le second tome de
Sidooh se termine en plein duel et une mauvaise surprise se révèlera à notre héros...
Vous l'aurez surement compris,
Sidooh n'est pas à mettre entre toutes les mains. La violence est très présente et la nudité est souvent représentée. Si chez certains auteurs cela pourrait donner une oeuvre sans intérêt, ce n'est clairement pas le cas pour
TAKAHASHI Tsutomu. Son univers sombre et dérangeant est très bien construit, on s'attache vite aux deux frères et l'on espère qu'ils pourront se sortir de cet enfer. Le tout est sublimé par le dessin de l'auteur qui a un style qui colle parfaitement à l'ambiance de l'oeuvre.
Sidooh est une incroyable découverte et je ne peux qu'avoir hâte de lire la suite, et ça tombe bien puisqu'elle est déjà disponible chez nos libraires ! Amateurs d'ambiance sombre, de titres historiques et de
TAKAHASHI Tsutomu, n'hésitez pas et partez découvrir ce titre qui mérite de devenir un succès commercial !