Ici, on juge les procédés utilisés pour attirer l'attention du spectateur et l'inciter à voir la suite d'une série après le premier épisode !
Jujutsu Kaisen était l'une des adaptations animées les plus attendues de
la saison d'automne 2020. Force est de constater que dès le premier épisode, la série tient ses promesses. En effet, que ce soit l'animation, l'atmosphère ou encore le récit, tout est bon ; le seul point qui semblerait pouvoir faire diverger les spectateurs étant le thème de l'anime (
fantastique/
surnaturel).
Quoi de plus intime et dynamique que de commencer
in medias res, un procédée permettant de plonger un spectateur ou un lecteur au milieu d'une action sans aucune introduction préalable.
Le spectateur s'éveille et découvre ce qui l'entoure en même temps que
Yūji, qui tout comme nous ne sait ni où il se trouve, ni pourquoi il se retrouve dans cette situation. La scène se termine par une promesse de mort franche et nette, et l'arrivée du générique est aussi soudaine que cette annonce. Alors que le spectateur se demande dans quoi il a été embarqué, on peut sans forcer imaginer que le garçon se pose lui aussi la question de savoir ce qui l'a amené à se retrouver là où il est.
Le reste de l'épisode est une introduction assez classique qui consiste à suivre les personnages dans ce qui semble être leur vie quotidienne. Rien de plus facile pour exposer le caractère et les leitmotivs des différents protagonistes. Ainsi, il suffit comme dans cet épisode d'insérer un élément perturbateur pour bousculer leur quotidien et mettre en mouvement l'intrigue : une technique simple, mais pourtant efficace. C'est bien le cas ici : en quelques minutes, la vie du héros se retrouve chamboulée afin de nous montrer quels sont les enjeux des personnages et du récit. D'ailleurs, la méthode est suffisamment maîtrisée pour nous exposer une symétrie dans l'épisode, avec un avant la mort/après la mort. On passe de la première partie, d'un quotidien simple et relativement peu agité, à la seconde dans laquelle tout est mouvementé, dynamique et intense. D'un coté le rationnel et le tangible, d'un autre le surnaturel et l'insensé. Ainsi la mort de son grand-père fait passer
Yūji d'un monde à l'autre.
L'épisode alterne, avec facilité et maîtrise, de l'humour au sérieux. Non seulement l'animation vient servir le récit en soulignant les traits d'humour et la mise en scène, mais elle permet aussi de sublimer les moments d'intensité et d'affrontement qui rythment la deuxième partie. L'animation est fluide et dynamique, et en résultent des combats qui méritent les mêmes éloges : malgré l'aspect et les sons dérangeants des monstres, qui les font peu ragoutants, leur extermination, elle, est un délice. En plus de l'animation, les traits sont nets et le design des personnages est propre, nous assurant une meilleur immersion et nous incitant à nous intéresser auxdits personnages. On peut être aussi effrayé que la jeune femme qui est sur le point de se faire avaler par un démon.
Concernant l'intrigue, elle germe au fil de l'épisode, et pose la question finale du devenir de
Yūji qui vient de se compromettre en franchissant le rubicon moral et devenant un ennemi de l'humanité. Ce final, couplé à la scène introductive, ne peut qu'attiser la convoitise et faire tendre le spectateur vers une envie irrépressible d'en savoir plus, et par conséquent de consommer un deuxième épisode.
Bien que les méthodes soient évidentes et connues, ce qui enrobe le récit saura charmer un spectateur avide de fantastique, de surnaturel et d'action. J'en suis l'une des cibles privilégiées, et je recommande cet anime que j'ai personnellement bien apprécié. Je ne m'attendais pas à quelque chose de grandiose, au mieux meta, pourtant j'ai moi aussi envie de voir la suite. L'action et l'animation ont su me captiver. Mention spéciale pour la VF qui n'est ni mauvaise ni dégoûtante :
Crunchyroll a su proposer un doublage de qualité qui n'entame rien à la qualité de l'anime.