Attention, cette chronique porte sur une œuvre destinée à un public averti car elle contient des scènes particulièrement violentes ou sexuellement explicites.
Le 6e tome
des 7 Ninjas d'Efu est disponible depuis le 29 juillet aux éditions
Meian ! Ce volume conclut l’arc de Muki et en débute un nouveau : celui de Okita Soji.
Synopsis :
Taeyang, jalousée par les autres femmes du château, entre dans la confidence du seigneur qui l'a enlevée : ce dernier fomente une rébellion contre Ieyasu Tokugawa. Cependant, pour y arriver, il aura besoin de l'armure de Shingen Takeda, la forteresse humaine connue sous le nom de Burokken. L'histoire continue grâce aux aventures de Sôji Okita...
Comme à son habitude,
YAMAGUCHI Takayuki nous offre une histoire très dure avec l’arc de Muki. Par leur statut de coréens émigrés, notre jeune héros et les gens de son village n’ont aucun droit. Le Japon féodal étant régi par un système de castes très fort, ceux-ci y sont donc considérés comme des moins que rien, méprisés par les paysans, incompris, et jugés responsables de tout.
Malgré un sous-texte très intéressant, le chapitre souffre d’un problème de lisibilité durant les scènes d’action. Entre la possession de Taeyang, un mécha géant, des armes à feu fantasques et le style de combat sautillant de Tsumugu, on finit malheureusement par se perdre dans ce trop-plein de tout. On appréciera tout de même un rapprochement entre les armures en forme de sumo et un détail présent sur des estampes du siège d'Osaka, un petit plus qui créé un lien entre notre monde et l'histoire que nous suivons
(je n'ai malheureusement pas réussi à trouver le sumo sur l'estampe la plus connue, si quelqu'un le voit...).
Par rapport au nouvel arc, nous avons le droit à l'entrée en scène d'un nouveau personnage historique : après Miyamoto Musashi, place à Okita Soji, le célèbre membre du Shinsengumi ! Historiquement, Okita Soji est décédé de la tuberculose en 1868. Si nous le voyons bien être affecté par la maladie à son époque d’origine, une fois son voyage temporel vers le passé effectué, il ne semble plus souffrir de son état. Peut-être que, comme dans l’œuvre
Drifters, c’est une fois le personnage mort que le surnaturel a décidé de mettre son grain de sel. L’avenir nous le dira, en tout cas je l'espère...
Le personnage est magnifiquement mis en valeur, sans pour autant être adulé, puisque le manga nous dit clairement que les membres du Shinsengumi ont été pris d’une soif de sang sans pareille lors de l'incident d'Ikedaya, qui a donné leurs lettres de noblesse au groupe. C'est vraiment grâce à son style de combat que l'on comprend toute la puissance du personnage. En effet, Okita Soji semble aussi puissant à mains nues qu'armé d'une lame, ne sortant son katana que lorsque la situation l'exige.
Vous l’aurez sûrement compris, ce nouvel arc est pour moi un gros coup de cœur, l’intégration du Shinsengumi est une surprise totale et l’utilisation des voyages temporels ouvre un champ de possibilités infini pour la suite. Mais ce qui finit de nous captiver, ce sont les combats ! Nous revenons ici à des combats d’humains, et les mouvements de Okita Soji sont parfaitement illustrés, dynamiques et fluides tout en étant brefs. On sent réellement les impacts et la puissance dans le dessin de
YAMAGUCHI Takayuki. Vivement la suite !!