[Yaoi] À mon tour de pleurer

À mon tour de pleurer est le premier manga de KUSABI Keri, sorti en 2016 au Japon et en 2018 en France aux éditions Boy's Love. Il s'agit d'un yaoi ancré dans l'univers omegaverse. Une suite intitulée À mon tour de pleurer β est en cours de publication et compte deux tomes à son actif, le 2e étant paru en novembre dernier en France. Nous vous en parlerons dans quelques jours !
 

Synopsis de l'éditeur :

Un jeune alpha, Takaba, est embauché dans une nouvelle entreprise après avoir démissionné de son ancien travail. Mais son supérieur Karasuma est une des personnes qu'il déteste le plus : un oméga… Les choses ne s'arrangent pas lorsqu'il découvre que Karasuma couche avec n'importe qui pour obtenir des promotions ou des augmentations. Entre Takaba, qui a été traumatisé par les omégas étant enfant, et Karasuma qui déteste les alphas et qui se sert d'eux pour arriver à ses fins, la situation paraît compliquée… Les deux hommes parviendront-ils à s'entendre ?

La colorimétrie de l'illustration de couverture et d'intérieur attire le regard. Belle harmonie de rose, de bleu et de violet. Elle tranche immédiatement avec les premières pages mettant en scène KARASUMA Miyabi, un oméga au centre d'une orgie sur son lieu de travail...

TAKABA Keisuke, alpha, commence son premier jour de boulot et a malheureusement assisté à la scène. Il a quitté une entreprise composée uniquement d'alphas et espérait trouver un endroit moins anxiogène. Alors qu'il prend place, il découvre être entouré de quelques alphas et plusieurs bêtas, et attend avec impatience son chef de service... qui n'est autre que Karasuma, l'oméga qu'il a croisé plus tôt. Leur premier échange met tout de suite en avant des tensions : Takaba n'a pas le regard de désir d'un alpha envers Karasuma, et Karasuma pense ainsi qu'il déteste les omégas.
 
Karasuma se sert de la discrimination qu'il subit en tant qu'oméga comme une arme pour gravir les échelons et manipuler les alphas. Il n'a donc aucune pitié envers eux qui ne sont pour lui que des outils pour parvenir à ses fins. Sa rencontre avec Takaba, qui reste humain en sa présence et n'a pas envie de sauter sur lui, le trouble profondément car c'est la première fois qu'il rencontre un alpha qui le rejette, ou plus exactement, qui le traite comme un égal.

Takaba, lui, a du mal à supporter les omégas. Pendant son enfance, il a été traumatisé par son père, oméga, qui subissait jour après jour des violences sexuelles d'inconnus. Sa rencontre avec Karasuma fait ressurgir de douloureux souvenirs et l'on découvre que ce n'est pas tant les omégas qu'il déteste mais ce qu'ils doivent traverser, tous les jours : la souffrance, les regards, la résignation, la "normalité". Il s'inquiète ainsi assez rapidement du train de vie de Karasuma, pensant naïvement que la caste importe peu et qu'il n'a pas besoin de coucher pour réussir dans une société où l'oméga est placé en bas de l'échelle.

Les deux personnages évoluent au fil du tome, Karasuma voyant une lueur d'espoir et de sortie à travers Takaba, et ce dernier comprenant de plus en plus la souffrance et l'abnégation dont fait preuve l'oméga. Le voir continuer les orgies pour signer de nouveaux contrats ou garder un bon contact avec la clientèle le répugnera de plus en plus. Le scénario est captivant et on espère de tout cœur une fin heureuse pour les deux amants en puissance, malgré le nombre croissant de difficultés qu'ils vont devoir endurer.
 
J'ai également apprécié la présence de UTÔ Shingo, bêta, collègue de Takaba et également sous les ordres de Karasuma, sur lequel ils peuvent compter en toutes circonstances. L'on peut suivre son évolution dans la suite À mon tour de pleurer β !

À mon tour de pleurer associe un scénario captivant à des dessins précis et remplis d'émotions de la jeune autrice KUSABI Keri, dans un univers omegaverse cruel où un oméga se sert de la discrimination dont il est la cible pour manipuler les alphas et réussir professionnellement, jusqu'à sa rencontre avec un alpha atypique qui lui fera entrevoir un autre avenir.

Présence de multiples scènes d'orgie et de sexe, à ne pas mettre entre toutes les mains !