Au bord de l’overdose et à deux doigts de devenir un tueur psychopathe après avoir enchaîné les séries et films policier, il me fallait un peu de fraîcheur et de positivisme. Je suis alors tombé sur le film Birigal. Réalisé par DOI Nobuhiro en 2015, les rôles principaux ont été attribués à ARIMURA Kasumi et ITŌ Atsushi, qui avaient joué tous les deux des personnages secondaires dans la première saison de la série MOZU (la chronique pour se rafraîchir la mémoire : MOZU saison 1, le premier fragment de vérité).
Nous suivons KUDŌ Sayaka, une lycéenne vivant dans une famille dysfonctionnelle et rencontrant de grandes difficultés avec ses études. Afin qu’elle se reprenne en main, sa mère — interprétée par YOSHIDA Yō — l’inscrit à un groupe de tutorat. Elle y rencontre le professeur TSUBOTA Yoshitaka, qui parvient à trouver les mots justes pour l’inciter à travailler. Il arrive même à la convaincre qu’elle peut prendre sa revanche sur la société en réussissant le concours d’entrée à la prestigieuse université de Keio. Nous suivons alors le parcours parsemé de doutes, d’embûches et de difficultés que traversera Sayaka jusqu’au résultat du fameux concours.
Le film est un drame scolaire assez classique, à l’image du film Esprit Rebelle avec Michelle Pfeiffer ou Will Hunting avec Matt Damon et Robin Williams, où un professeur au grand cœur aidera son élève dans sa quête de lui-même et à atteindre un objectif impossible. Le film parvient à éviter une facilité pourtant très évidente : si Sayaka est bête c’est parce que c’est une Gal, ce qui réduirait implicitement toutes les Gal à des potiches. Le premier point important est de nous montrer le début de scolarité de la jeune fille, pourquoi elle s’est intéressée à la mode, comment elle en est arrivé à traîner avec ces filles-là. Ensuite, peu importe le moment du film, dès qu’elle doit sortir, elle reste chic et elle continue de sortir avec ses amies toutes étudiantes, qui lui diront qu’elle doit arrêter de sortir avec elles si elle veut réussir son concours. Mais celles-ci resteront ensemble jusque-là fin.
Plusieurs personnages sont représentés en opposition les uns par rapport aux autres. Les parents de Sayaka, par exemple : son père négligera ses filles, préférant passer tout son temps à entraîner son fils à devenir joueur professionnel de baseball, y dépensant presque tout son argent. Sa mère est une mère exemplaire, très compréhensive envers ses enfants, elle fera tout pour les consoler et leur insuffler le courage d’entreprendre ce qu’ils veulent au fond d’eux. Elle ira jusqu’à prendre un travail de nuit afin de pouvoir payer les cours de tutorat de Sayaka.
Les professeurs sont également aux antipodes. D’un côté, le professeur principal de Sayaka, Monsieur Nishimura, traite ses élèves de déchets, ne se penche pas sur les attentes de ses élèves pendant ses cours. De l’autre côté, nous avons Monsieur Tsubota, très proche de ses élèves, trouvant les mots justes pour motiver chacun d’entre eux, les poussant à se surpasser. Bien sûr, ce portrait de l’éducation n’est pas non plus manichéen, Monsieur Nishimura a également ses bons côtés. Par exemple, il passera souvent l’éponge sur le comportement de Sayaka après avoir entendu les arguments de la mère de la lycéenne, qu’il lui arrivera de recevoir très tard dans la nuit (minuit moins vingt pour être précis). Et Monsieur Tsubota a l’avantage de n’avoir qu’un petit nombre d’élèves.
On peut dire que le film est une réussite. Suivre l’évolution de cette jeune fille davantage intéressée par son apparence que par ses études — ne situant pas le sud par rapport au nord —, qui en vient à espérer attendre un but hors de portée grâce à ses efforts et l’attention qui lui est portée, redonne de l’espoir et de la motivation. On notera que les deux élèves en tutorat sur lesquels le film s’attarde, Sayaka et Reiji, sont tous les deux dans une situation d’échec scolaire, suite au comportement de leur père (pères et futurs pères, regardez ce film et découvrez le parfait manuel du paternel bon à rien). Mon petit regret serait de ne pas avoir vu la mère de Sayaka prendre soin de son fils. Même si elle dit s’en occuper en l’aidant à évacuer le stress de décevoir son père avant les matchs de baseball, une petite scène nous montrant un de ces moments aurait été bienvenue.
Si vous aimez les drames scolaires, sociaux ou que vous avez un petit coup de mou, procurez-vous ce film, il vous redonnera espoir et envie de soulever des montages.