Synopsis :
À bientôt 40 ans, Naohito Yagi a peur d'être rejeté par les gens, alors il joue constamment le rôle de l'homme idéal. Malheureusement, ses relations amoureuses finissent toujours par échouer en dépit des précautions qu'il prend. Lors d'une soirée où il est invité par un ami, il rencontre un jeune homme, Tôru Akasaka, qui à l'inverse de lui, dit tout ce qu'il pense sans le moindre filtre.
Yagi trouve Akasaka un peu lourdingue, mais ce dernier est l'employé d'un de ses clients ; par conséquent, lorsque l'appartement d'Akasaka est ravagé par un incendie et que celui-ci le supplie d'accepter de l'héberger temporairement, il n'est pas vraiment en mesure de refuser.
Sauf que les jours passent, et Akasaka n'a pas l'air de vouloir partir...
-Boy's Love-
Si vous avez lu
My Pretty Policeman, ce couple vous rappellera certainement quelque chose...
Niyama est de retour en France avec l'adorable one-shot
Le chien innocent et le chat hypocrite, son premier manga et le préquel du très apprécié
My Pretty Policeman (
que l'on a déjà eu l'occasion de lire).
Il est certes agréable de retrouver Seiji et son humour à plusieurs reprises lors de notre lecture de ce one-shot, mais celui-ci n'en reste qu'un personnage secondaire. Le scénario se centre sur l'histoire d'amour tendre et sincère que vont vivre Yagi et Akasaka. Malheureusement, seul l'un des deux personnages a su me conquérir : en plus de son charadesign relativement fade voire même un peu ringard, la personnalité de Yagi ne sonne pas totalement juste, et l'on a un peu mal à s'attacher à lui même une fois le masque tombé.
Mais pas de panique : Akasaka s'avère être un second protagoniste si rafraîchissant qu'il arrive à nous faire oublier tous les défauts du premier ! Aussi bruyant que souriant, sa trop grande honnêteté lui donne l'air insouciant d'un enfant malgré ses 25 ans. Énergique et toujours positif, il s'impose vite comme le rayon de soleil qui vient illuminer notre lecture autant que le quotidien morne de Yagi. C'est lui qui apporte toute sa légèreté et son côté mignon au manga, à défaut d'avoir le droit à un réel développement. On ne peut le nier : comme le suggère le titre (à la traduction toutefois quelque peu hasardeuse), il est aussi attachant qu'un chiot et son innocence nous fait rapidement craquer.
Ainsi, si la relation de ces deux hommes à la personnalité pourtant très opposée semblait totalement unilatérale au début du tome, elle évolue maintenant à son rythme, avec beaucoup de tendresse, de maturité et de bienveillance. On prend réellement plaisir à les voir s'attacher au fil des jours, développant des sentiments que ni l'un ni l'autre ne parviennent à s'avouer. Sans vraiment s'en rendre compte, Yagi arrête rapidement de porter son masque d'hypocrisie devant son nouveau colocataire, et celui-ci parvient à l'apprécier malgré le fait qu'il soit loin d'être parfait. Après avoir subi de nombreuses déceptions amoureuses, le trentenaire se rend compte qu'il est bel et bien possible d'être aimé pour celui qu'on est, pas seulement pour l'image qu'on souhaite renvoyer à un partenaire. Cette réflexion fait son chemin, et Yagi acceptera finalement à nouveau d'aimer et d'être aimé avec sincérité.
Leur relation très attendrissante est également pour la mangaka une occasion d'aborder, comme dans
My Pretty Policeman, la thématique de la différence d'âge dans le couple et les contrastes que celle-ci met en lumière. Tandis que le plus âgé traîne derrière lui bon nombre de mauvaises expériences de couple, Akasaka ne semble avoir connu que le célibat. Sa mentalité insouciante le pousse à assumer en public et sans la moindre hésitation le fait qu'il soit en couple avec un homme, alors que Yagi n'agissait pas du tout de cette manière lorsqu'il sortait avec des hommes, souhaitant à tout prix conserver son image de salaryman parfait. De même,
Niyama réussit à amener discrètement, et toujours au service du scénario, d'autres questions qui peuvent se poser au quotidien pour un couple qui vit ensemble, comme par exemple le problème du décalage horaire entre les partenaires en raison du travail de nuit, et le sentiment de solitude que cette situation peut créer.
Le trait de l'autrice est ici aussi, sans surprise, sincère et très agréable, mais j'ai tout de même l'impression qu'elle a su s'améliorer avec les années, les personnages du spin-off me paraissant bien plus charismatiques que ceux du préquel. Quelques scènes de sexe consenties et plutôt naturellement amenées pimentent le tome et viennent ainsi compléter la relation de nos deux personnages, qu'on sait d'ores et déjà durable grâce à leur apparition dans le premier tome de
My Pretty Policeman. La narration est bien rythmée et la longueur du tome convient parfaitement pour le développement de ce genre d'histoires, l'ensemble est donc très harmonieux.
Le chien innocent et le chat hypocrite est donc un one-shot au ton léger et humoristique, légèreté qui ne l'empêche pas pour autant de nous faire suivre une histoire d'amour tendre et mature, portée par deux personnages très attachants qu'on prend plaisir à voir s'aimer. Une lecture feel-good et très agréable que je vous recommande, que vous ayez déjà lu
My Pretty Policeman ou non (lisez-le aussi !).