Attention, cette chronique porte sur une œuvre destinée à un public averti car elle contient des scènes particulièrement violentes ou sexuellement explicites.
À mon tour de pleurer β est la suite de
À mon tour de pleurer de
KUSABI Keri et compte actuellement deux tomes, dont le dernier est sorti fin novembre 2019 en France aux éditions
Boy's Love. Il s'agit d'un yaoi ancré dans l'univers omegaverse.
Nous vous avons parlé du préquel en début de semaine. Cette chronique peut contenir quelques spoilers sur la fin de l'histoire entre Karasuma et Takaba.
Synopsis de l'éditeur :
Alors que Karasuma et Takaba sont finalement ensemble, et heureux de l'être, Utô, de son côté, renonce à son rôle de protecteur et accepte la promotion offerte par ses supérieurs : une promotion qui fait de lui le chef d'un service rival à celui de Karasuma. Un jour, dans un bar, il fait la rencontre d'un oméga, Sumito Sasabe, qui n'éprouve que du dégoût pour son statut de bêta : mais les choses se compliquent lorsque Sasabe se retrouve engagé dans la compagnie, sous les ordres d'Utô ! Entre celui-ci, qui ne peut s'empêcher de se montrer protecteur envers un oméga en difficulté, et Sasabe qui le rejette obstinément parce que c'est un bêta, le futur s'annonce houleux…
L'histoire de cette suite de
À mon tour de pleurer n'est plus centrée sur Karasuma et Takaba, qui vivent une relation forte, heureuse et épanouie. Elle se concentrera sur UTÔ Shingo, devenu chef du service commercial n°2. En tant que bêta, il se compare aux alphas et estime que même s'il vient en aide aux omégas du mieux qu'il peut, ce n'est pas de lui dont ils ont besoin. Ce n'est pas un bêta qui pourra les rendre heureux, comme il n'a pas pu le faire avec Karasuma. Il en fera encore la douloureuse expérience en rencontrant SASABE Sumito, oméga, lors d'une soirée dans un club d'hôtes...
La majorité des omegaverses que j'ai lus raconte l'histoire entre un oméga et un alpha. Il est intéressant de mettre la lumière sur un bêta afin d'avoir son point de vue, ainsi que le point de vue inverse, même si celui de Sasabe est très radical. Ce dernier perd tout intérêt pour Utô lorsqu'il découvre qu'il est un bêta, et le rejette prétentieusement. Mais quelle ne fut pas la surprise de Utô le lendemain en découvrant parmi les nouvelles recrues ce même Sasabe ! Celui-ci possède également un avis très tranché sur Karasuma, dont l'attitude le dégoûte au plus haut point. En tant qu'oméga, il jure de ne jamais s'abaisser à agir ainsi.
Sasabe prend des médicaments très forts pour inhiber ses phéromones. A l'image du préquel, en période de chaleurs, il se fera accompagner pour se soulager sexuellement, cette fois-ci par Utô, un mince rapprochement débute alors entre le bêta et l'oméga. Mince, puisque Sasabe reste malgré tout buté sur la caste de Utô, ce qui fait un peu mal au coeur lorsque l'on connaît toute sa bienveillance. Même si l'oméga a une raison bien valable, et terrible, d'en vouloir aux bêtas, j'avoue avoir un peu de mal à apprécier le personnage. Durant ma lecture, j'ai eu l'impression de suivre le même scénario que le préquel : des tensions, une haine sous-jacente, un rapprochement, puis la naissance de sentiments amoureux. Le point le plus intéressant est donc Utô, qui, en tant que bêta, ne pourra pas venir en aide à Sasabe de la même façon que Takaba avec Karasuma...
Revenons au sein de l'entreprise de Karasuma et Utô, tous deux chefs de section, qui doivent répondre de leurs résultats à la hiérarchie. Alors que Karasuma ne peut plus utiliser son corps pour amadouer les clients, le président semble vouloir user de celui du nouveau, Sasabe. Utô se dresse alors contre lui, refusant que son protégé endure les mêmes souffrances que Karasuma. Malheureusement, Sasabe est très ambitieux et cachottier : voulant à tout prix réussir par lui-même, il se jettera naïvement dans un redoutable piège. L'on suit ainsi les mêmes scènes que dans le préquel, un oméga utilisé comme jouet sexuel par des alphas dans le but de conclure des contrats commerciaux. Si ce n'est qu'il existe une énorme différence : alors que Karasuma était conscient de ce qu'il faisait et consentant, Sasabe ne l'est absolument pas. Voir des alphas profiter de lui dans cette situation est tout simplement terrifiant.
En parallèle de l'évolution de la relation entre Sasabe et Utô, nous suivons plusieurs instants entre Karasuma et Takaba qui font guise de "pause tendresse" pour adoucir l'atmosphère. Et heureusement, car je préfère largement leur relation... J'ai un peu de mal à supporter Sasabe, à comprendre ses décisions et son attitude envers Utô, qui mérite quand même un peu de bonheur au vu de tout ce qu'il donne. En cela, la fin du tome 2 amène un événement inattendu et bouleverse toute leur relation. Je me demande vraiment s'ils pourront s'en sortir au prochain tome !
À mon tour de pleurer β est une suite beaucoup plus sombre et tragique que son préquel à travers Sasabe, une nouvelle recrue oméga, vu malgré lui comme le remplaçant de Karasuma pour amadouer les clients, et sa relation impossible avec Utô, bêta qui malgré toute sa bienveillance n'a pas les moyens de le rendre heureux.
Présence de multiples scènes de sexe parfois non consenties, à ne pas mettre entre toutes les mains !