Hatsumori Bemars est une série de 12 épisodes diffusés de juillet à septembre 2015. Scénarisés par
NEMOTO Nonji (
BAD BOYS J) et
KOMINE Hiroyuki (
Taikomochi no Tatsujin), les épisodes sont réalisés par
MOTOKI Takashi (
Gachiban: New Generation),
NISHIUMI Kenichirō (
Higanjima) et
SUZUMURA Nobuhiro (
Kamen Rider Kabuto), le tout sous la supervision de
AKIMOTO Yasushi, producteur, entre-autre, de la franchise AKB48. Celui-ci reste dans ses classiques en proposant un programme ayant pour but de promouvoir le groupe d'idoles
Nogizaka 46, dont les membres incarnent les rôles principaux, chose assez courante au Japon. Dans le même genre, nous pourrons citer les dramas :
Majisuka Gakuen,
Chōzetsu☆Zekkyō Land,
Koroshi no Joō-bachi, etc.
La série reprend une grande partie des codes des mangas shonen-sportif : nous y suivons les aventures de
Nanamaru qui, pour s'être opposée au rachat d'un terrain de jeu par un grand industriel souhaitant y construire un centre commercial à la place, se voit obligée de battre l'équipe de softball des Polalis dans laquelle
Kirei, la fille de l'industriel, est la joueuse star. Seul problème,
Nanamaru fait partie du club de manga et n'a jamais joué au softball. Pour ne rien arranger, son école n'a même pas de club pour ce sport. Elle devra alors le créer, constituer une équipe, trouver un entraîneur et battre plusieurs équipes afin d'arriver en final du tournoi interlycées et enfin affronter l'équipe de Polalis.
Le jeu d'acteur n'est pas mauvais en soit, mais les rôles étant des stéréotypes poussés à leurs extrêmes, on peut dire que le surjeu pour certains rôles fait partie du personnage. De plus, hormis quelques rares exceptions, la psychologie des personnages n'est pas développée, allant jusqu'à définir leur fonction au sein du récit par leur nom, la musicienne
Chopin, la mathématicienne
Harvard, l'actrice
Academy, etc.
La réalisation est bonne sans sortir pour autant de l’ordinaire : les matchs ont pour ambition d’être surréalistes avec des balles en feu, des tours de terrain à la vitesse du Shinkensen, des lancés à la trajectoire aléatoire, etc. Les effets spéciaux, un peu kitsch, trahissent le faible budget de la série.
Néanmoins, ces passages surréalistes peuvent trouver un sens si on suppose que
Nanamaru romance ces passages, s'imaginant lancer des balles en feu et des adversaires qui s'entraînent en frappant des boulets de 10 tonnes. Cette théorie de la création de ces délires de l’héroïne peut s’affirmer dans le passage où l’on apprend que son père n'a pas disparu pendant une partie de cache-cache mais qu'il est simplement parti refaire sa vie ailleurs. Cependant, elle peut également être infirmée grâce à certains instants où des vidéos mettent en scène des personnes essayant de reproduire le lancer zigzaguant de
Nanamaru, prouvant que les autres personnes réalisent l’existence de ces lancés extravagants et qui, en plus, parviennent, à les reproduire avec un peu d'entraînement. Nous dirons donc que la série se déroule dans un monde où il est possible de faire des lancers défiant toutes les lois de la physique.
Malheureusement,
Hatsumori Bemars est dans l’ensemble une série assez moyenne, ne se concentrant pas assez sur les matchs de softball, ce qui ne nous permet pas d’en apprendre tellement plus sur ce sport ou même d’en comprendre les règles. Seuls deux ou trois personnages par équipes sont mis en scène, sans pour autant prendre le temps de développer leurs motivations, leur entraînement ou leur passé, on se contente d’un "leur lycée est prêt d’une gare alors elles courent vite". Ce qui entraîne une certaine lassitude dans les matchs qui se contentent de suivre le même schéma, l’équipe adversaire utilise une technique spéciale qui déroute les Bemars puis une joueuse de l’équipe surmonte son problème et utilise une technique inspirée de son club d’origine pour contrer l’adversaire, fin du match. Le seul élément vraiment intéressant de la série et qui fait qu’elle se démarque sont les transitions en page de manga, faisant écho au fait que
Nanamaru soit à la base une apprentie mangaka. On notera d’ailleurs que ces dessins sont très réussis, nous révélant avec brio le caractère des personnages, leurs ambitions et leur capacité spéciale. Mais ce détail ne la sauve pas d’un manque cruel de développement sur le scénario et les personnages et ne parvient pas non plus à donner une dynamique épique aux matchs.