Les 3 et 4 novembre ont eu lieu, dans le cadre de Japonismes 2018, deux représentations du concert-spectacle Sailor Moon the Super Live, au Palais des congrès de Paris. Après avoir assisté à la représentation du samedi soir, voici mon ressenti sur ce spectacle 100% féminin.
Mais dans un premier temps, un peu de contexte : Sailor Moon fait partie de ces séries de mon enfance que je regardais lors de sa diffusion au Club Dorothée. Depuis, je garde une certaine affection nostalgique pour cette série mais je dois vous avouer que je ne me souviens pas exactement de l’histoire.
Toutefois, lorsque j’ai appris qu’un spectacle Sailor Moon allait être produit en France, je n’ai pas hésité longtemps avant de prendre des places. C’est ainsi que je me suis retrouvé dans le carré or pour la représentation du 3 novembre de Sailor Moon the Super Live au Palais des congrès de Paris. Il ne nous était pas permis de prendre des photos ou vidéos pendant la représentation, je vais donc illustrer cette chronique avec le contenu officiel du spectacle, mais ne provenant pas forcément des représentations parisiennes.
Un des grands points forts du show réside dans l’imagination de sa mise en scène. En effet, hormis les chansons (en japonais), il y a très peu de dialogues, constitués principalement de mimiques, des noms des personnages, ou de celui de leurs attaques. Le scénario doit alors être entièrement compréhensible simplement par la situation.
Les mises en scènes sont intelligentes, mêlant effets de lumière, projections et danse pour nous immerger dans l'univers de Sailor Moon. Ainsi, ce n'est qu'avec ces éléments que nous comprenons, dès les premières scènes, le côté démoniaque de Queen Beryl, décidée à conquérir la Terre.
De même, les scènes d'action mettent d'avantage en avant les héroïnes tout en restant simples et efficaces, basées sur un jeu d'attaques - esquives chorégraphiées entre les Sailor Senshi et les soldats de Queen Beryl.
La prise son de la vidéo n'est pas bonne
Des scènes du quotidien portées sur l'humour sont également jouées dans la pièce. D'ailleurs, le passage à l’école m’a fait une forte impression, montrant le côté tête en l’air et ingénu de Usagi, suivi d'une apparition de Kunzite dans le fond de la scène, sur un autre plan, qui envoûte les camarades de classe de la jeune fille. Le changement d'éclairage et les effets projetés directement sur les écolières suffisent à changer l'ambiance de la scène du tout au tout. Couplé aux mouvements désarticulés des danseuses, la scène devient à la fois dérangeante et inquiétante. On s’inquiète pour Usagi, témoignant de notre immersion.
Une autre scène intéressante est celle où Tuxedo Kamen est piégé dans le jeu vidéo auquel Usagi est en train de jouer. Celui-ci est caché derrière des panneaux sur lequel sont projetés son avatar in-game ainsi que des ennemis. Encore une fois, le côté ingénu de Usagi ressort car, malgré le danger de la scène pour Tuxedo Kamen, la jeune fille s'acharne sur le jeu pour s’amuser, sans comprendre la situation.
Mais bon, je ne vais pas vous décrire chaque scène. Sachez seulement qu’en plus d'être réfléchies, elles sont également très belles, remplies d’émotions. Par exemple, le passage où les Sailor Senshi sont contrôlées par Queen Beryl telles des marionnettes, chacune d’elles reproduisant les mêmes mouvements de manière synchronisée, m’a personnellement ému. Tant que l’on parle de chorégraphies, les cinq danseuses jouant les soldats de Queen Beryl sont très douées : en plus de devoir se battre, danser, elles utilisent également des accessoires et doivent discrètement déplacer des éléments de la scène, afin que la mise en scène se fasse correctement. L'illusion est totale quand on se laisse prendre par le spectacle.
Bien sûr, tout n’est pas parfait dans le show, des problèmes survenant à la fin. Je suis assez embêté par la présence d’un deus ex machina, ainsi que par la solution à la fois facile et incongrue grâce à laquelle les Sailor Senshi s'en sortent au final. Sans doute que ce retournement de situation est là pour ne pas trop choquer les enfants qui seraient dans la salle ou bien car l'explication du scénario japonais serait trop difficile à retranscrire pour nous.
À ce propos, le manque de dialogues pendant le show rendent les événements autour du personnage de Kunzite difficilement compréhensibles si, comme moi, vous n’avez pas de bons souvenirs de la série. Dommage…
En conclusion, le spectacle est un grand coup de coeur pour moi, aussi bien pour son côté technique, que ses chorégraphies ou même son histoire qui, bien qu’étant le point le plus “faible” du show, saura tout de même vous transporter du début à la fin. Rien que le fait d'entendre le début du générique de la série et de sentir la joie monter dans le public est un bonheur. Malheureusement, les deux uniques représentations en Europe sont passées mais je ne peux qu'espérer qu’une suite voit le jour et qu’elle arrive également en France pour que vous puissiez y assister. Dans tous les cas, si le concert sort en blu-ray, je vous le conseille !