Attention, cette chronique porte sur une œuvre destinée à un public averti car elle contient des scènes particulièrement violentes ou sexuellement explicites.
NAGATE Yuka commence à être une habituée dans les rayons de nos librairies puisque après
Hokuto no Ken - La légende de Toki,
Silencer et
Gift±, la mangaka revient chez nous avec
Butterfly Beast (
Chōjūgitan). Ce titre en deux volumes a été publié en 2010 chez
Shinchōsha avant de connaître une réédition chez
Leed. Une
suite en cinq tomes a vu le jour, mais pour le moment, restons focalisés sur
Butterfly Beast puisqu'il a été publié au début du mois de septembre 2021 aux éditions
Mangetsu. Avec cette oeuvre, l'autrice nous emmène à la découverte des kunoichis, un aspect de l'histoire du Japon assez méconnu en France.
Synopsis :
1635, début de l'ère d'Edo. Le Japon savoure une paix fragile, après une longue période de guerres féodales, mais dans l'ombre des guerriers laissés pour compte sévissent encore. Dans le quartier des plaisirs de la capitale, Ochô est une kunoichi, courtisane de haut rang le jour, assassin la nuit. Sa mission : traquer sans relâche ses anciens frères d'armes dévoyés.
- Mangetsu -
Nous nous situons donc en 1635, dans une époque assez calme de l'histoire du Japon. Les shinobis et les kunoichis, leurs équivalents féminins, n'étaient plus aussi utilisés qu'avant. Certains étaient toutefois encore en activité sous les ordres du gouvernement. Les autres avaient changé de vie, mais quelques-uns ne voulaient pas abandonner leurs talents et s'étaient reconvertis dans la criminalité. Dans ce genre de cas, ceux qui travaillent pour le gouvernement sont envoyés en mission pour les traquer et les tuer. C'est ce que fait notre héroïne Ochô qui est une redoutable kunoichi grâce à son talent et à son charme. Parmi les cibles qui lui sont assignées, il y a de parfaits inconnus mais également des hommes qu'elle a côtoyé par le passé.
Le premier tome de
Butterfly Beast ressemble à une introduction à l'univers de la série. En effet, il se compose d'histoires indépendantes les unes des autres. Elles sont réussies, mais il est dommage de gâcher la moitié d'une oeuvre pour cela. On aimerait entrer dans le vif du sujet, ce que va heureusement faire
NAGATE Yuka pour le second volume. Cette fois-ci, le récit va être bien plus focalisé sur l'histoire d'Ochô. Nous découvrons notamment Kagari, une jeune femme qui était auparavant la protégée de notre héroïne. Malgré les avertissements de celle qu'elle admire, Kagari a décidé de devenir elle aussi une kunoichi, ce qui la mènera à la rencontre de Kazuma. Ce dernier était très proche d'Ochô et il a désormais changé de camp pour accomplir un objectif qui reste encore assez mystérieux. Ce deuxième tome est riche en rebondissements et prenant. Il se termine toutefois sur une fin très ouverte et l'histoire est loin d'être terminée. Heureusement, une suite a été publiée, mais il est dommage que
Butterfly Beast donne au final une impression de long prologue malgré ses qualités scénaristiques...
Sur le plan visuel, ceux qui comme moi apprécient le style de
NAGATE Yuka seront ravis. Les décors sont détaillés et les personnages sont toujours aussi réussis. Ses qualités de dessinatrice étaient déjà présentes en 2010 pour le plus grand plaisir de nos yeux ! Il s'agit clairement d'un plus pour
Butterfly Beast qui n'aura commencé à dévoiler son histoire qu'avec son deuxième et dernier tome. Le titre est loin d'être mauvais puisqu'il est au contraire réussi, mais le manque de réel fil rouge pour son premier volume est un peu décevant. Heureusement, celui-ci est apparu dans le second tome qui lui était de grande qualité. Il n'en reste pas moins que l'impression d'avoir lu un prologue est présente mais vu ce qui nous a été raconté, on ne peut qu'avoir hâte de découvrir la suite de l'histoire ! Celle-ci totalise cinq volumes et le premier d'entre eux sera disponible en 2022, toujours chez
Mangetsu !