Nous nous retrouvons ce lundi pour parler d’un titre qui m’avait, à l'époque de sa sortie, particulièrement attiré grâce à son thème, et sur lequel je souhaitais vous donner mon avis depuis longtemps : le one-shot
Dancing Colors de
FURUKAWA Tasuku, sorti en France en juillet 2017 chez les éditions
Editions Hana (Boy's Love).
Synopsis :
Nagisa, danseur de pole dance très apprécié du public, est du genre, après chaque représentation, à aller finir sa nuit dans les bras d’un homme. Il ne prend jamais rien au sérieux, et surtout pas son travail. Il est en cela complètement opposé à son nouveau collègue Kô, le meilleur danseur du club dans lequel il a été engagé, qui fait passer son art avant tout le reste. Mais la vie de Nagisa se met à changer lorsqu’il aperçoit Kô danser au club, un soir. À la fois impressionné et blessé dans sa fierté, il réalise qu’il a beaucoup de choses à apprendre de lui. Mais bien vite, il se rend compte que Kô semble cacher un lourd secret…
-Boy's Love-
Malgré une narration en chassé-croisé très confuse au début de l’histoire, enchaînant des scènes concernant alternativement Kô et Nagisa – un effet souhaitant certainement se poser comme un parallèle plein de sens mais ne parvenant au final qu’à nous perdre –
Dancing Colors reste une lecture agréable. L’histoire d’amour de nos deux héros se présente comme un
rivals to lovers classique dans sa forme, mais original dans son déroulement car parsemé des agissements inattendus de Kô, qui a un caractère plutôt ambivalent et sans filtres.
Mais c’est surtout le fait que l’histoire de ce one-shot se centre sur la pole dance qui m’avait attiré, et sur ce point-là, je n’ai pas été déçu : la mangaka donne à cette danse une profondeur artistique et émotionnelle, tant par ses dessins légers et graciles que par l’enjeu qu’y attache son scénario. La pole dance est ici utilisée, comme tout autre art, comme un moyen d’expression des émotions et de la douleur qui restent tues par les personnages. Quant à l’aspect technique du sujet, les mouvements sur la barre sont bien retranscrits par le trait fin de
FURUKAWA Tasuku et, malgré quelques enchaînements de figures dont la réalisation est questionnable physiquement parlant, le tout paraît cohérent et bien exécuté.
Le récit nous offre donc à la fois de beaux visuels, une profondeur suffisante dans le développement de la relation qui se construit entre Kô et Nagisa, et un thème original et correctement abordé, le tout sur une toile de fond d’un club de pole dance à l’ambiance chaleureuse apportant au récit des personnages rafraîchissants tels que le patron. Je regrette cependant d’une part le fait que j’ai parfois eu du mal à cerner les expressions des personnages, qui m’ont semblé de temps à autre un peu plates ; et d’autre part les révélations beaucoup trop équivoques concernant le passé de Kô et la façon dont il affecte son comportement actuel, allant pourtant jusqu’à donner lieu à une scène de sexe quelque peu douteuse…
Sans pour autant être l’œuvre du siècle, et n’étant pas exempt de défauts,
Dancing Colors reste un one-shot que je peux néanmoins recommander aux adeptes du boy’s love, notamment si le sujet de la pole dance vous intéresse.