En ce début d'année 2021,
Delcourt/Tonkam rend hommage à
TEZUKA Osamu, l'une, si ce n'est la plus grande légende du manga. Outre des rééditions de certains titres de l'auteur, nous avons le droit à la publication du
TezuComi, un magazine qui a eu le droit à 18 numéros entre 2018 et 2020. Dans celui-ci, les japonais ont pu découvrir plusieurs réinterprétations des oeuvres du mangaka dont
Ayako. En trois tomes et avec
Ayako - L'enfant de la nuit,
KUBU Kurin va nous proposer sa version de l'histoire du titre pour le meilleur, mais surtout pour le pire...
Synopsis :
Transposée dans des temps plus modernes, la terrible histoire d'Ayako résonne toujours de manière aussi cruelle ! Une version remaniée avec brio par Kubu Kurin qui explore l'identité des personnages, insuffle une charge érotique sans précédent au récit et prolonge ainsi le tragique mythe de l'enfant illégitime...
- Delcourt/Tonkam -
Avant d'entrer dans les détails de ce manga, notez que je n'ai pas encore lu
Ayako. Dans cette chronique, je ne vais donc pas vraiment faire de comparatif avec l'oeuvre originale. Je vais donc juger le manga pour ce qu'il est et non pas comme un hommage ou une réécriture d'un titre culte.
Cette fois-ci, l'histoire ne prend pas place après Seconde Guerre mondiale mais à une époque plus moderne qui semble proche de la nôtre. Nous y suivons la vie de la famille Tengé, plus particulièrement sous le point de vue de Jin, le fils cadet de la famille qui fait son retour après plusieurs années d'absence. On y découvre alors une famille très nombreuse qui est menée par Gôki, le père et propriétaire des terres familiales. Si tout peut sembler en apparence banal, on découvre rapidement que l'histoire de la famille est dramatique et que le père trompe sa femme dès qu'il le peut. En plus des quatre enfants légitimes, il y a donc Ryôko, une adolescente dont l'identité de la mère n'est pas connue et également Ayako, une petite fille née des relations de Gôki avec sa belle-fille qui est mariée à son fils aîné Kazuma. On comprend rapidement que le père n'a aucun sens moral. Vient alors l'un des problèmes du manga... S'il s'arrêtait là, le titre de de
KUBU Kuri aurait une histoire malsaine mais, on l'a constaté à de nombreuses reprises, ça n'empêche pas le fait que la qualité puisse être présente. Malheureusement, c'est ici tout le contraire et lorsqu'on apprend que le mangaka est un auteur de hentai, ça ne surprend pas...
Durant les différents chapitres du manga, toutes les relations malsaines de la famille sont dessinées. On nous montre alors le père qui viole sa belle-fille et qui prend du plaisir par la suite parce que dans la tête du mangaka, le viol est synonyme de plaisir... On découvre aussi que le plus jeune fils de la famille a hérité du caractère de son père, qu'il n'hésite pas à harceler sexuellement sa demie-soeur Ryôko, et qu'il n'a qu'une envie en tête, celle de coucher avec elle... Quant à Ayako, qui ne doit même pas avoir 10 ans,
KUBU Kuri nous la montre nue lors de passages dédiés au bain que prennent les filles de la famille. Les nombreux plans culotte que l'on voit dans le volume nous semblent presque normaux à côté de ces planches malsaines... La forte poitrine de Ryôko est également montrée à de nombreuses fois, qu'elle soit dévêtue ou non. Petit point sur les expressions des personnages qui sont souvent étranges et qui ne correspondent pas à leurs âges. Mention spéciale pour le plus jeune fils de la famille qui va rentrer au collège et qui a par moments une tête de quarantenaire...
Si l'on excepte ces soucis de scènes fan service, de nudité et d'expressions étranges, le dessin est plutôt réussi avec de jolis décors et des personnages bien dessinés. Le seul point positif de l'oeuvre puisque côté scénario, ce n'est pas mieux. Si le pitch de base est déjà dérangeant, le reste l'est encore plus. Vous avez été gêné par les relations incestueuses de la famille ? Vous le serez tout autant en découvrant les sentiments amoureux que peuvent ressentir l'un envers l'autre Jin et Kyôko. Le pire, c'est que Jin ne cesse de dénoncer l'immoralité de sa famille alors qu'il veut lui même coucher avec sa demi-soeur qui est amoureuse de lui. En plus de cette histoire familiale, une intrigue de politique territoriale est également présente mais elle est très peu développée. Elle sera surement un peu plus présente par la suite mais le reste de l'oeuvre est tellement à vomir que l'on a pas envie de s'y intéresser... Et Ayako dans tout ça ? On ne sait pas vraiment à quoi elle sert mis à part à montrer qu'elle vit dans le malheur aux côtés de sa demi-soeur, et à nous mettre sous les yeux des scènes à la limite du tolérable.
Vous l'aurez compris,
Ayako - L'enfant de la nuit de
KUBU Kurin enchaîne les passages érotiques et malsains pour le plus grand malheur de ses lecteurs. Qu'a donc fait
TEZUKA Osamu pour mériter un "hommage" aussi raté ? Pour la suite, on ne sait pas vraiment où ira le manga mais une chose est sure, je vous déconseille de l'acheter, surtout vu son prix de 9,35€ pour un format classique de moins de 200 pages. Après tout, qui aurait envie de dépenser de l'argent dans une oeuvre aussi mauvaise ? On en vient même à se demander pourquoi
Delcourt/Tonkam nous propose cette chose en France... Pour conclure, si jamais le manga vous intrigue quand même, je ne peux que vous conseiller de le feuilleter chez votre libraire avant de passer à la caisse, afin de voir par vous-même de quoi il en retourne...