Attention, cette chronique porte sur une œuvre destinée à un public averti car elle contient des scènes particulièrement violentes ou sexuellement explicites.
Gannibal est un manga de
NINOMIYA Misaaki, toujours en cours de publication au Japon et comptant actuellement 8 tomes. Les 2 premiers volumes sont déjà disponibles en France aux éditions
Meian.
Synopsis :
Le cannibalisme… Une pratique taboue depuis la nuit des temps, et pourtant… Alors qu’il vient tout juste d’être affecté à Kuge, un petit village du fin fond de la campagne, l’agent de police Daigo Agawa se retrouve nez à nez avec un cadavre complètement défiguré. Les locaux disent que le malheureux a été attaqué par un ours, mais une trace de morsure humaine attire le regard de Daigo… Et puis, il y a cette rumeur… Et si c’était vrai ?
Avec
Gannibal,
NINOMIYA Misaaki nous offre une œuvre dure psychologiquement. Après un événement traumatisant ayant même touché sa fille, atteinte de mutisme depuis, Daigo Agawa, un policier citadin, s'est vu muté dans la petite ville de campagne de Kuge suite à la disparition de son prédécesseur.
À première vue paisible, le quotidien de Daigo va très vite déraper lorsque que le corps d'une des habitantes est retrouvé sans vie après ce qui semble être l'attaque d'un ours. Alors qu'en un instant, il trouve un élément étrange sur le corps, lui rappelant les dires de son prédécesseur, "les habitants de ce village sont cannibales", le quotidien du policier va devenir un enfer. Les membres de la famille Goto vont alors mettre les nerfs du policier à rude épreuve : menaces physiques et verbales, sur lui-même ou sa famille... Il devra alors marcher sur des œufs s'il ne veut pas en mourir.
Même le dessin de
NINOMIYA Misaaki, jusque-là paisible, devient plus macabre, notamment grâce à un détail tout simple et pourtant très efficace... les dents ! La dentition des habitants du village est visible à chaque fois que l'un d'eux est représenté ouvrant la bouche, ce qui ajoute un sentiment d'inconfort au fil de la lecture.
Heureusement pour lui,
si l'on peut dire..., ces assaillants semblent pour l'instant surtout vouloir jouer avec lui, et voir jusqu'où ses nerfs peuvent tenir. Mais, pas de chance pour eux, le policier en plus de nerfs d'acier a de très bons réflexes, qui lui permettront de se sortir de très mauvaises passes.
Gannibal est une œuvre difficile, éprouvante aussi bien pour son personnage que pour le lecteur. Quelques cases de
NINOMIYA Misaaki sont purement horrifiques, tandis que dans d'autres le mal-être vient d'éléments plus insidieux (
Ils ont des dents ! Ils ont des dents !!). Même si la série ne fait pas partie de la
collection Daitan des éditions
Meian, l'œuvre s'adresse clairement à un public averti et mature, aux nerfs bien accrochés. Car l'enfer, c'est les autres !