Attention, cette chronique porte sur une œuvre destinée à un public averti car elle contient des scènes particulièrement violentes ou sexuellement explicites.
Ino-Head Gargoyle est un manga de
FUJISAWA Tōru publié de 2011 à 2014 dans le
Young Magazine de
Kōdansha et comptant cinq tomes au total, tous disponibles en France aux éditions
Pika.
Ino-Head Gargoyle est un spin-off de la saga
GTO, autre manga de
l'auteur. L'histoire est centrée sur le personnage de
SAEJIMA Toshiyuki, anciennement connu sous le surnom "
le chien enragé de Kamakura". Ce jeune délinquant bagarreur est devenu un policier de quartier peu respectable, accro aux pornos et aux prostituées. A l'instar de
Onizuka qui n'a jamais couché avec une femme, lui n'a jamais couché sans payer, mais il compte bien remédier à cela. Petit problème, sa tête de gargouille pervers fait peur à toutes les filles du quartier...
Avant de commencer cette chronique, je précise que je n'ai pas lu le manga
Young GTO et je ne connaissais
Saejima qu'au travers de ses apparitions dans le manga
GTO dans les chapitres bonus, au cours desquels nous suivions une rencontre entre
Saejima et
Onizuka, mais du point de vue du professeur.
Autant être franc tout de suite, ces passages étaient ce que j'aimais le moins dans la série : beaucoup de blabla, pas toujours intéressants et ne faisant pas avancer l'intrigue autour du Great Teacher. C'est donc en traînant les pieds que j'ai acheté
ce spin-off.
Et je fus agréablement surpris par le manga : il respecte très bien l'état d'esprit de
GTO que l'on pourrait qualifier de
"loser magnifique". Notre héros commence dans une situation qui, même sans être exceptionnelle, a le mérite d'être stable. Puis, par son train de vie, par hasard,
Saejima finira par tomber dans une affaire qui le dépasse : trafic de drogue, prostitution organisée par des yakuzas... Cette affaire pouvant lui coûter sa place ou sa vie. Mais, malgré la situation inextricable dans laquelle il se trouvera, son courage, sa force et son honneur finiront toujours par le sortir de là. Un des gros points forts du manga et que, malgré tout, entre deux scènes d'action ou ecchi, celui-ci prend tout de même le temps de nous faire réfléchir sur l'idéalisation de notre jeunesse : « J'avais toutes les filles à mes pieds », « Avec mes amis on était des hommes des vrais ».
Côté dessins,
Fujisawa conserve le même trait depuis
GTO. L'action est fluide et les femmes voluptueuses, bien que cette fois, il se soit amusé à créer quelques personnages difformes pour montrer la déchéance affective du héros. Un petit défaut viendrait du chara-design des personnages de
Okita et
Kamata, qui se ressemblent trop, au point que les différencier peut s'avérer difficile lors de changement de chapitre...
Ino-Head Gargoyle est un bon manga, voire un très bon
GTO, le scénario est prenant, les dessins lisibles.
Saejima a même le droit à quelques moments de bravoure avec le retour d'un classique dans l'univers de
Fujisawa : l'interception de suicidaires pendant leur chute. Côté personnages, en plus des originaux, certains provenant du manga
Young GTO font leur apparition et, bien qu'ils soient correctement intégrés et présentés, on sent tout de même que l'on ne nous dit pas tout et qu'une lecture de
Young GTO peut être souhaitable.
À noter que, comme pour
14 Shonan Days, les cigarettes ont été effacées des couvertures françaises (
loi Evin). En soit, ce ne serait pas gênant si l'effacement était bien fait. Or, on se retrouve avec un résultat en demi-teinte : alors que sur les couvertures des tomes 1 et 3, la cigarette et la fumée ont été effacées, pour les tomes 2 et 4, seule la cigarette a disparu, laissant une marque blanche sur la couverture... Shame on you.
PS : Pour les fans d'
Onizuka, ce manga se situe entre la fin de
GTO et le début de
GTO - Paradise Lost,
ce spin-off expliquant le changement de coiffure de
Saejima.