Synopsis :
Amérique, dans les années 80...
Après avoir renoncé à son rêve de danser sur les planches de Broadway, Oz s'installe dans une petite ville où il devient barman et gigolo. Quand Théo, un jeune Amish en plein Rumspringa, se présente au bar, Oz le prend pour un de ses clients et l'emmène dans sa chambre. S'il se rend rapidement compte de sa méprise, l'ex-danseur ne peut toutefois se résoudre à abandonner le jeune garçon, totalement perdu dans un monde qui lui est inconnu. À force de passer du temps ensemble les deux jeunes hommes se rapprochent et Oz est très vite touché par le caractère naïf et innocent de son nouvel ami...
Pour commencer, j'ai vraiment aimé découvrir un manga yaoi qui se déroule dans les années 80 aux USA. L'ambiance de l'époque est vraiment retranscrite dans les dessins, que ça soit par le style vestimentaire des personnages, les décors, ou via le scénario avec des passages comme celui du ciné-park ou l'évocation des danseurs de Broadway.
N'ayant que très peu entendu parler de la communauté Amish avant de lire
My Rumspringa, j'ai découvert avec curiosité la façon dont ils sont décrits dans ce one-shot. Le sujet est intéressant et correctement amené, bien qu'on sent qu'il soit au service de la mise en place d'un scénario classique d'amour interdit par les règles traditionnelles d'une communauté.
J'ai été agréablement surprise par la construction des personnages. On ne tombe pas dans les éternels clichés du seme fort et sûr de lui qui protège un uke peu affirmé. Au contraire,
AZUMA Kaya nous offre un duo aux caractères plutôt originaux. J'ai même cru un moment qu'Oz serait le seme au vu de son naturel bagarreur et confiant, tout à l'inverse de Théo qui est d'une naïveté et d'une innocence rare et attendrissante.
Le gros point fort du manga reste pour moi ses dessins, dans un style "en relief", avec beaucoup de trames pour donner un effet rebondi aux corps, des ombres dans les yeux et des personnages expressifs qui rougissent beaucoup. Là aussi il est plaisant de voir que l'autrice ne dessine pas un uke sensible et un seme inexpressif durant les scènes de sexe, mais deux personnages passionnés.
La fin, bien qu'heureuse, nous laisse un goût amer au vu de la souffrance de Théo. Mais surtout, on ne peut pas dire qu'elle soit réellement surprenante. Elle est même un peu clichée et on peut vite penser au schéma classique où le véritable amour vient sauver sa "princesse" d'un destin tracé dont elle ne veut pas.
Au final, malgré un scénario qui peut être prévisible, les dessins d'
AZUMA Kaya réussissent à nous transporter tantôt dans un village Amish, tantôt dans des rêves de danse à Broadway. Mais elle parvient surtout à nous faire découvrir des personnages touchants et attachants qu'il est plaisant de voir s'affirmer... et s'aimer.