Synopsis :
Tsubame, lycéen oméga, n'a qu'une seule chose en tête : avoir le dessus sur son rival, Miyama, qu'il connaît depuis l'enfance et qui habite la maison à côté de la sienne. Les deux adolescents sont en compétition dans tous les domaines, mais à son grand malheur, Tsubame n'a jamais réussi à le battre.
Un jour, alors que Tsubame se bagarre dans la rue avec des passants, Miyama vient à son secours. Le danger est écarté, mais à cause de ses pilules qu'il n'a pas pris à temps, Tsubame se retrouve brusquement en chaleur, et Miyama, qui se prend de plein fouet ses phéromones, est incapable d'y résister... La relation entre les deux garçons pourra-t-elle survivre au changement radical provoqué par cet incident ?
-Boy's Love-
Rappel : le scénario prend place dans un omegaverse, univers alternatif dans lequel l'humain a évolué : les hommes peuvent désormais tomber enceints, les individus sont hiérarchisés en fonction de leur caste : alpha, bêta ou oméga... Des pages d'explications détaillées sont là pour nous éclairer en début de tome.
Vous souvenez-vous de
Abarenbo Honey et
Kakurenbo Honey ? Les deux tomes étaient sortis en juillet et septembre 2018 chez les éditions
Boy's Love (dont vous pouvez retrouver la chronique
juste ici).
TOBIDASE Kevin fait son retour chez l'éditeur avec une suite,
Amaenbo Honey, troisième opus de la saga qui se déroule bien des années plus tard puisqu'il met en scène les enfants des protagonistes que nous avons suivi dans les précédents tomes !
Et cela se voit : on identifie rapidement de quelle union chacun des lycéens est issu tant leur design rappelle ceux de leurs pères lorsqu'ils étaient plus jeunes. Les cheveux longs et le visage fin de Tsubame sont clairement hérités de Mitsurô, tandis que l'
undercut décolorée de Miyama et son air détaché nous évoquent directement Hachi dans ses jeunes années. Retrouver nos deux couples d'alphas/omégas plus âgés et parents est très plaisant, et on constate vite que leur caractère n'a pas du tout changé. Cependant, le style de la mangaka a évolué vers un trait plus fin et plus précis : le rendu des visages et des expressions de ses personnages déjà très charismatiques est désormais plus agréable à regarder.
Miyama et Tsubame sont amis d'enfance, voisins et rivaux dans tous les domaines malgré que l'un soit un alpha et l'autre un oméga. De façon malheureusement tout à fait classique pour un omegaverse, c'est suite à une relation sexuelle relativement peu consentie en raison des chaleurs de l'oméga que nos deux protagonistes prendront conscience de leurs sentiments. Sentiments que leurs parents accueilleront plutôt positivement, tout en essayant de les raisonner : Mitsurô ne veut pas voir son fils faire si jeune le choix de son partenaire (une fois mordu, un oméga est lié à son alpha pour la vie), et on ne peut pas lui donner tort étant donné la fraîcheur de leur relation. Parviendront-ils à rester ensemble sur le long terme ? Il vous faudra lire ce one-shot pour le savoir !
Après s'être mis en couple, le Tsubame compétitif laissera vite place à un oméga dévoué, collant et peu sûr de lui face à Miyama, étant donné son statut social. Ce tempérament ancré dans les clichés du genre, accompagné des brimades des camarades de l'alpha lorsqu'ils ont des interactions en public, permet à l'autrice de faire évoluer la relation des deux protagonistes dans le sens auquel on s'attendait.
Une fois les quiproquos dissipés, les deux lycéens nous apparaissent plus proches et plus à l'écoute l'un de l'autre, et l'on sent enfin un peu plus de bienveillance au sein de leur couple.
Si le scénario reste léger et agréable à suivre, un des points négatifs de ce tome est l'impression que celui-ci sent un peu le réchauffé par rapport à la relation de Hachi et Kuma développée dans les précédents tomes. En effet, le début du one-shot démarre cette fois aussi sur un scénario type
"rivals to lovers" qui n'évolue qu'après les chaleurs de l'oméga, et ce sentiment de déjà-vu se trouve renforcée par la fin du tome : le chapitre 5 reproduit le même enchaînement de situations que dans le chapitre Saint Valentin de
Kakurenbo Honey. À mon sens, conclure le tome sur le quatrième chapitre aurait été suffisant, et cette dernière partie de l'histoire reste un bonus qui ne fait pas réellement avancer leur relation.
Au final,
Amaenbo Honey est, je suppose, un bon titre dans son genre : il nous présente des personnages charismatiques, et exploite bien les codes de l'omegaverse, tant au niveau de l'évolution de la relation qu'à celui des problèmes liés à la place du couple alpha/oméga dans les castes de cette société dystopique. Malheureusement, l'omegaverse n'est toujours pas mon truc pour de multiples raisons, et ce n'est pas la lecture de ce titre qui aura réussi à me faire changer d'avis. Peut-être cela sera-t-il le cas avec
The Teijo Academy, le prochain titre du genre à découvrir ce mois-ci chez les éditions
Boy's Love... ?