Après le succès - toujours grandissant - de Kingdom, Meian s’est lancé dans un nouveau titre axé sur la conquête et la guerre, Angolmois, qui retrace la tentative d’invasion du territoire japonais par les Mongols au XIIIe siècle. C’est parti pour une nouvelle aventure épique !
Synopsis :
Jinzaburô Kuchii, un samouraï de Kamakura, est exilé à Tsushima où il est chargé par la fille du gouverneur, Teruhi, de défendre l'île des Mongols. Au lieu de la peine de mort, les proscrits ont reçu l'ordre de servir de pions sacrifiables. Ils doivent tenir sept jours jusqu'à l'arrivée des renforts de Kyûshû, mais face aux armes et aux tactiques étranges des Mongols, le maître du clan Sô, Sukekuni, et son fils, Umajirô, se font tuer.
Alors que tous s'étaient résignés à perdre, Jinzaburô apparaît seul sur le champ de bataille, vêtu d'une ancienne armure...
-Meian-
On ne se le cachera pas, l’une des difficultés des récits historiques est que l’on connaît toujours plus ou moins le résultat à l’avance. Nanahiko TAKAGI a donc entrepris un voyage périlleux… Mais dont on ressort électrisé !
Débutons par les faits : les deux premiers tomes de Angolmois sont extrêmement prometteurs. Comme dans tous les bons récits épiques, l’on reconnaît en un coup d’œil quels seront les personnages à détenir le talent de changer la balance des pouvoirs. Charismatiques, forts, ambitieux, ils s’attirent tous les regards, en plus de notre soutien immédiat. Dans la même mesure, on sait dès les premières rencontres quels seront ceux qui s’éclipseront au bout de quelques pages… sans nous laisser la moindre impression.
Jinzaburô n’est pas simplement un héros qui arrive au bon moment dans la bataille, ni un leader naturel. Il est avant tout un guerrier expérimenté, habitué à mener des hommes et qui ne compte certainement pas sur le pouvoir de l’amitié. Son sens de la tactique n’est pas questionnable et il sait comment galvaniser ses troupes après avoir gagné leur confiance. Car tous les personnages ne sont pas aveuglés – encore une fois – par un potentiel pouvoir de l’amitié. Tout se gagne et se perd selon le cours des événements et les décisions prises par chacun.
On s’attache d’autant plus au héros qu’il a un passé qui nous est décrit et que l’on a hâte d’approfondir. Présenté ainsi, on espère également découvrir celui de ses nouveaux acolytes. Les secrets entourant la jeune et courageuse Princesse Teruhi sont tout autant intrigants… Cette dernière ne manque d’ailleurs pas d’aplomb et l’on espère qu’elle tiendra le rôle d’une dirigeante de guerre. En deux tomes, elle nous laisse déjà une forte impression et l’on espère qu’elle ne sera pas réduite à un simple statut de « femme », malgré l’époque. Un récit romancé n’a jamais blessé personne… non ?
Bref, vous l’aurez compris, de nombreuses intrigues se trament derrière le rideau de cette guerre. Le récit de cette période historique s’annonce donc riche en rebondissements, autant au niveau politique qu’au niveau du front et, ce, malgré la courte période traitée. À noter que la guerre n’est jamais tendre et que son horreur nous est toujours rappelée grâce à des planches qui décrivent un enfer qui était réel. Civils comme soldats sont impliqués dans une bataille sans merci, sans fioritures. Bien sûr, on n’atteint pas la violence extrême des 7 ninjas d’Efu dont vous parle neoffreeman, mais il serait difficile de ne pas le mentionner. À l’image de la guerre, Nanahiko TAKAGI nous offre une farandole de planches très fournies, nous représentant aisément combien de soldats étaient impliqués dans les prémices de la guerre.
Meian signe, avec Angolmois, un manga historique original et qui sait se différencier de Kingdom. En deux tomes, il s’annonce déjà comme épique et riche dans les événements qu’il déploie, sans dramatisation et avec efficacité. Cette période méconnue en occident a connu moult rebondissements, notamment grâce à des antagonistes comme Khan, dont on a hâte de découvrir l’entrée. De même, les héros et figures historiques de l’époque qui s’imposent nous promettent déjà de belles évolutions et des batailles mémorables !