Dernièrement, Meian a axé sa ligne éditoriale sur le thème de la guerre, notamment depuis le succès de Kingdom, que Taikawa vous chronique tome par tome depuis sa sortie. Il ne tardera pas également à vous présenter Baltzar, paru en août. Toutes ces guerres ont des origines et sont, d’une manière générale, alimentée par un marché : celui de l’armement. Jormungand nous entraîne dans ce monde de détraqués, perçu par un ex-enfant-soldat.
Jormungand est un manga écrit et dessiné par TAKAHASHI Keitarō et terminé au Japon en onze tomes. Actuellement, deux tomes sont sortis en France et le troisième est à paraître pour le mois d’octobre aux éditions Meian.
Synopsis :
Jonah est un enfant-soldat qui hait les armes depuis qu’il a perdu ses parents lors d’un bombardement. Il s’infiltre dans la milice privée de Koko Hekmatyar, une jeune vendeuse d’arme au caractère pour le moins… explosif !
-Meian-
On ne peut pas dire que TAKAHASHI Keitarō laisse le temps au lecteur de découvrir son univers. En un chapitre, on sait d’ores et déjà que de nombreux thèmes se confronteront et se compléteront dans ce manga : intrigues politiques, vente d’armes, idéologies, rivalités, guerre et, peut-être, enfants-soldats. Alors que l’on digère ce flot d’informations, on nous plonge immédiatement dans une situation impliquant HEKMATYAR Koko et ses adversaires, hyper dynamique et qui s’arrête aussi brutalement qu’elle commence. Les deux premiers tomes suivent ce rythme effréné, laissant à peine le temps de souffler au lecteur.
Quelque part, c’est ainsi pour le mieux, car ce dynamisme de situation permet de mettre en lumière une pelletée de personnages charismatiques et extravagants. Chacun s’illustre dans des situations qui les placent en position d’infériorité ou délicate… jusqu’à la reprise du contrôle par Koko, dont les sens de la stratégie et de la diplomatie égalent sa démagogie. Plus qu’ambitieuse, cette marchande d’armes charme et inspire presque à la première rencontre, sans jamais nous laisser penser une seule seconde que nous pouvons appartenir au même monde. Jonah, le héros, en est le premier captivé.
Si le dynamisme et les personnages charismatiques forment le principal pilier de la découverte de Jormungand, on ne peut nier que l’on reste un peu sur notre faim. Les ruptures entre chaque chapitre sont assez brutales et ce manque de liant se traduit par un manque de lisibilité du scénario. Après tout, l’annonce d’autant d’éléments d’intrigues nous fait attendre beaucoup de développement qui, pour l’instant, n’est pas apparu. On espère toutefois en apprendre plus sur les origines de Jonah, les relations de Koko ainsi que sur chacun des membres de sa milice, dont la loyauté est synonyme de totale abnégation pour leur cheffe.
Jormungand est donc un manga qui satisfera tout lecteur en manque d’action et sensible aux personnages charismatiques. On a hâte de savoir quelle ligne directrice l’auteur a emprunté pour développer ses intrigues et les éléments qu’il a mis en place durant ces deux premiers tomes.