Bienvenue dans la famille Kurata, une famille sans histoire et dont la devise pourrait être "ne fais pas de vague et tout se passera bien". Elle est constituée de KURATA Keiko (MINAMI Kaho), mère au foyer dont le quotidien est partagé entre les tâches ménagères, ses cours de poterie et discuter avec ses amies, du père, KURATA Taichi (TERAO Akira), directeur des affaires générales d'une entreprise, du fils, KURATA Kenta (AIBA Masaki), photographe et designer en free-lance. Enfin la fille, KURATA Nana (ARIMURA Kasumi), fraîchement diplômée, est à la recherche d'un emploi de journaliste.
Un soir alors que Kenta rentre chez ses parents, une bousculade a lieu dans le métro et celui qui se qualifie lui-même de froussard réunit alors tout son courage pour tenter d'arrêter l’altercation. Mais dans la bousculade, il renverse une personne qui s'enfuit du métro. Suite à cet incident, Kenta a l'impression que cette personne le poursuit jusque chez lui et ce n'est que le lendemain que les problèmes de la famille Kurata commencent : dégradations, harcèlement, espionnage, entrée par effraction. Se sentant responsable, Kenta va alors essayer de trouver qui se cache derrière ce harceleur. Il sera aidé dans sa tâche par KANDORI Asuka (SAWAJIRA Erika), une journaliste qui était présente ce jour-là dans le métro.
Le téléspectateur apprenti détective a de quoi réfléchir, le scénario s'avérant bien plus complexe qu'il n'y paraît, et l'identification du stalker n’est pas une mince affaire. En grattant un peu la surface de cette famille sans histoire, on remarque vite que tout n'est pas clair autour d’elle et que l'altercation dans le métro impliquant Kenta n'est pas le seul élément pouvant leur porter préjudice. De plus, la série progressant au rythme de l'investigation de Kenta et d’Asuka nous donne l'impression d’avoir toujours un coup de retard par rapport au harceleur qui s'enfonce, de son côté, dans des pratiques de plus en plus malsaines. Mais, malgré tout ce qu'il pourra leur arriver, la famille Kurata ne semble pas extrêmement affectée par les actions du stalker et réagit avec désinvolture. Bien que dérangeante au premier abord, tous ces moments de détente au sein de la famille ont pour but de nous montrer que, quoi qu'il arrive, celle-ci reste soudée par un lien fort qui ne pourrait être rompu que par un événement cataclysmique, ce qui nous laisse imaginer le pire pour les futurs épisodes.
Il faut dire que la réalisation n'est pas en reste pour faire monter le suspense, s'amusant avec le téléspectateur en ne révélant les éléments clés qu'après un moment d'attente insurmontable, pendant lequel nous avons des gros plans sur des visages mortifiés ou étonnés de chacun des membres de la famille, ou encore en finissant chaque épisode par un cliffhanger qui nous fait complètement oublier le léger passage à vide auquel nous venons d'assister, donnant envie de voir l'épisode suivant tout de suite.
Tout ceci fait de Yōkoso, Wagaya e une série plaisante et haletante, où nous sommes partagés entre les moments de joie et de plaisanterie au sein de la famille Kurata et les moments de stress dûs aux manigances que nous voyons graviter autour de cette famille et aux agissements du harceleur. Nous nous attachons très vite au "couple" d'enquêteurs formé par Kenta et Asuka. Le fils de la famille Kurata interprété par IBA Masaki nous offre une belle évolution du personnage qui, bien que lâche, prendra sur lui afin de protéger sa famille. La journaliste interprétée par SAWAJIRI Erika sert de moteur à l'investigation grâce à ses connaissances sur les méthodes employées par les harceleurs et réussira très vite à s'intégrer à la famille Kurata grâce à son caractère enjoué et taquin. Je ne peux que vous conseiller de regarder cette série qui ne vous laissera pas indifférent et qui illustre à merveille le fameux "L'enfer c'est les autres" de Jean-Paul Sartre.