Kids on the Slope est un manga de
KODAMA Yuki (à ne pas confondre avec l’auteur de Blood Lad) sorti en 2008 dans le magazine
Flowers (
Shōgakukan). Le manga est terminé en 9 Tomes chez
Kazé. Une version animée de 12 épisodes a vu le jour en avril 2012 à la case horaire nointaminA de Fuji TV par les mains habiles du studio
MAPPA. Diffusée en France par
Dybex, elle le fut également très récemment sur J-One en mars 2015.
Réalisé par l’illustre
WATANABE Shinichirō (
Cowboy Bebop,
Terror in Resonance,…), l’anime a su promouvoir brillamment le manga en devenant une œuvre à part entière grâce à l’OST de la compositrice
KANNO Yōko et le travail sur l’animation par le studio
MAPPA. C’est pour cela que nous nous intéresserons à l’anime en espérant vous donner l’envie de le voir et de l’écouter.
Kids on the Slope ne semble pas échapper au cadre lycéen habituel et récurrent en apparence. Pourtant l’histoire prend pied durant l’été 1966 et c’est ce qui change tout. Les aventures de nos protagonistes vont être confrontées continuellement aux préoccupations de leur époque aussi bien religieuses avec la montée du christianisme, politiques avec la présence américaine que culturelles avec l’essor du rock, la présence d’un disquaire dans les villes ou encore les codes vestimentaires. De ce fait, c’est un véritable voyage dans le passé que nous offre l’auteur.
Chaque personnage principal est unique, empruntant légèrement leur personnalité aux archétypes habituels, ils se démarquent tous à leur propre manière en venant chacun de milieux assez différents.
Kaoru venant d’une famille riche sera tout le long confronté aux différences qui le séparent de
Sentarō et
Ritsuko de familles plus modestes. Sentarō, la « brute du lycée » va découvrir l’amitié et l’amour et fera de son mieux pour les exprimer avec tout le mal possible. Ritsuko, l’amie d’enfance de Sentarō devra apprendre à faire face à ses sentiments. Le panel de personnages est assez important mais aucun ne subit un mauvais traitement de faveur. L’histoire se concentre sur le duo principal mais cela n’empêche pas de s’intéresser à
Junichi que Sentarō considère comme un grand frère, le père de Ritsuko ou toute la fratrie de Sentarō. Les relations restent bien détaillées, l’histoire se concentrant en particulier sur les amours lycéens de Sentarō et Kaoru et leurs difficultés à les exprimer.
Le jazz, parce que c’est autour de lui que gravite toute l’histoire, est abordé du regard d’abord méprisant puis curieux de Kaoru. Seuls quelques noms sont évoqués (Bill Evans, John Coltrane,…), ce n’est pas un manga d’apprentissage qui va nous faire découvrir toute la complexité et la beauté de ce genre.
KODAMA Yuki nous offre une balade reposante et attachante dans cet univers qui sera mis en lumière avec excellence par le travail de
KANNO Yōko. L’OST ne se limite pas au jazz et se débrouille cependant pour coller parfaitement à l’univers.
L’adaptation animée est de qualité. Visuellement le studio
MAPPA a fait un bon boulot aussi bien lors des morceaux que dans le quotidien des protagonistes. Le réalisateur
WATANABE Shinichirō a su rendre les passages forts du manga inoubliables. L’anime suit rigoureusement le manga et prendra quelques libertés assumées et maîtrisées. Malheureusement certains passages du dernier tome sont éclipsés, n’empêchant pas la compréhension de l’histoire mais permettent de clôturer la série en 12 épisodes. Pourtant un 13e n’aurait pas été de refus, les chapitres ignorés auraient pu donner une plus grande amplitude à la fin sans précipiter certains évènements.
Certains n’aimeront peut-être pas l’amitié légèrement tendancieuse des protagonistes, le traitement des relations amoureuses ou le caractère de certains personnages mais les qualités de cette série font vite oublier tout le reste.
On retiendra de Kids on the Slope une jolie balade dans le passé où s’entremêlent les sentiments fougueux de quelques lycéens autour du jazz ; une histoire sympathique et des personnages intéressants ; des morceaux à réécouter en boucle.