Après avoir détaillé le casque et les accessoires qui l'entourent, passons au cœur du sujet : la réalité virtuelle que permet le PlayStation VR.
Pour cela, rien de tel que l’exemple. Je vais donc aborder les différentes expériences vidéoludiques que j’ai eues, mais il ne s’agit en aucun cas de tester ces jeux : seule l’expérience VR qu’ils procurent sera évoquée.
Le shooter spatial issu de l’univers EVE Online, que nous avions déjà pu essayer avec l’Oculus Rift lors de la Paris Games Week 2015, est disponible depuis la sortie du casque sur PlayStation 4. Il est en tout point identique, sauf au niveau graphique où la différence avec le PC se fait cruellement ressentir. D’un point de vue des sensations en revanche, la similitude est de mise, et il est toujours aussi bluffant de regarder autour de soi pour constater que le cockpit de son vaisseau a été entièrement modélisé.
La série Call of Duty est également présente en réalité virtuelle par l’intermédiaire de ce clone d’EVE Valkyrie. Le gameplay varie quelque peu, mais la partie VR reste semblable au niveau des sensations.
Until Dawn, le slasher surprise de l’année dernière, s’offre un tour de manège sur PSVR avec Rush of Blood. Le principe est simple : on se retrouve dans un train pour un tour de montagnes russes horrifique. Equipé de deux armes, une dans chaque main, le but est de tuer les ennemis qui arrivent en nombre vers vous. Sur les séquences plus rapides, il faudra tenter de viser des éléments du décor pour obtenir plus de points, tout en évitant les obstacles qui parsèment les rails, simplement en bougeant la tête.
Si vous êtes réceptifs aux jeux d’horreur, vous allez avoir quelques montées d’adrénaline, tandis que les plus téméraires s’amuseront à tirer sur chaque tête de cochon à portée d’arme. Le fait de devoir bouger la tête au dernier moment m’a rapidement fait oublier que le jeu est assez pauvre graphiquement, et je dois admettre que c’est la seule démo qui m’a donné l’impression d’être réellement en mouvement et de grimper les côtes de montagnes russes, alors que j’étais parfaitement immobile chez moi.
Dernier point : le jeu est faisable à la manette, qui remplace ainsi les deux mains, mais le plus drôle et le plus immersif est d’utiliser deux PS Move pour pouvoir viser séparément.
Le teaser Beginning Hour de Resident Evil VII est désormais disponible en réalité virtuelle, tout comme devrait l’être la totalité du jeu que beaucoup attendent pour cette même raison. À première vue, l’aliasing est très présent et un effet un peu étrange se fait ressentir lorsque l’on s’approche un peu trop près des murs, difficile à décrire à l’écrit. Ceci permet néanmoins de constater que les textures sont relativement affreuses, et pas dans le bon sens du terme pour un survival-horror. Passé ce constat, on apprécie le fait que les développeurs cherchent des solutions aux déplacements et au motion sickness, en proposant, par exemple, de choisir entre des mouvements de caméra directs (de 30° par défaut) ou continus (avec une vitesse paramétrable), ou bien en affichant une grille autour du personnage pour indiquer la zone de confort visuel (cette grille peut être enlevée).
Au final, étant très réceptif au genre, je dois dire que je n’ai pas été plus effrayé par la démo avec le casque que sans. Certes, en étant immergé dedans, on n’est pas déconcentré par l’environnement, mais ce qui fonctionne en VR fonctionne tout aussi bien en mode normal. D’ailleurs, ici les mouvements des bras ne sont pas du tout mis à profit puisque, lorsque l’on a une action à effectuer, il suffit d’appuyer sur la touche X pour qu’elle se fasse automatiquement (avec parfois un déplacement tout aussi automatique pour nous placer en face d’un élément, et des mains sans bras qui apparaissent pour effectuer ladite action).
Enfin, pour ceux qui aiment jouer avec des sous-titres, sachez que ceux-ci suivent la caméra (ils ne disparaissent donc pas en tournant la tête) et sont suffisamment éloignés pour pouvoir les lire sans gêne, mais ils s’effacent derrière les PNJ.
Totalement différente du teaser Beginning Hour, KITCHEN nous place sur une chaise, les mains attachées, au milieu d’une cuisine (quelle surprise). Sur le sol en face de nous, quelqu’un se réveille et tente de nous détacher. Mais dans l’ombre, quelque chose rôde…
Le seul gameplay ici est de bouger la tête et les mains (la manette étant ici reconnue par la PS Caméra), offrant donc plus une vidéo interactive qu’un véritable jeu. De plus, l’aliasing saute aux yeux durant les premières secondes. Même si chercher d’où va venir la menace est plutôt drôle, la VR peut faire bien mieux que ça.
Dans ce jeu de réflexion, le but est simple : tourner les formes que l’on a devant nous pour les faire passer des murs au loin. Les formes étant en 3D, il faut donc les examiner dans tous les sens pour trouver la bonne combinaison. Mais, avant tout, il faut observer le mur, en se penchant sur le côté.
Bien que la réalité virtuelle s’avère assez facultative ici (attention cependant, le jeu requiert le PSVR), on se prend vite au jeu de devoir bouger la tête rapidement et tourner la forme que l’on a devant les yeux pour essayer d’aller le plus loin possible. Graphiquement, bien qu’il n’y ait pas grand-chose à montrer, le jeu est propre et la vitesse de défilement des images ne dérange pas.
Un jeu de voiture en VR, qui n’en a pas rêvé ? Bon, peut-être pas tout le monde, mais ceux qui aiment les simulations automobiles doivent au moins être intrigués du résultat final. Eh bien, la première chose qui vient à l’esprit est : que c’est moche !
Passé ce triste constat, il faut admettre que l’on prend énormément de plaisir à bord d’un bolide, à regarder dans les rétroviseurs ou sur les côtés où en sont les adversaires. Ce n’est sans doute pas le jeu de courses parfait, mais il démontre en tout cas que la réalité virtuelle a les moyens d’offrir des simulations très immersives à l’avenir.
Petit aparté : si vous avez l’occasion de l’essayer, pensez à vous arrêter au bord de la route, et à vous déplacer (physiquement). Vous aurez alors l’impression de sortir de la voiture pour regarder la rivière couler juste en-dessous de ce petit pont sur lequel vous vous tenez. Et remontez à l’arrière pour constater que tout l’intérieur a été modélisé. Ca n’a l’air de rien, mais c’est marrant et immersif, un petit plaisir qu’il serait dommage d’ignorer.
Les robots de combat sont de sortie dans ce jeu pensé pour l’e-sport. On se retrouve donc aux commandes de titans mécaniques qui doivent traverser un anneau afin de cumuler des points. Bien entendu, il est possible de tirer sur ses adversaires pour les empêcher de faire de même. L’action est ici très rapide, trop parfois, si bien qu’on ne sait plus vraiment où il faut regarder. Graphiquement, le jeu n’est pas merveilleux mais il s’en sort plutôt bien, compte tenu de la nervosité de son gameplay, qui requiert de facto un framerate élevé et constant.
Même si je n’ai pas été vraiment convaincu par le jeu en lui-même, il faut admettre que la partie VR s’en sort avec les honneurs avec des détections de mouvements suffisamment rapides pour ne pas être frustré. On voit donc que la réalité virtuelle a du potentiel dans l’e-sport, ou en tout cas dans le jeu multijoueur.
Dans la démo, deux mini-jeux sont disponibles :
London Heist : Un pistolet dans chaque main, il va falloir se débarrasser de terribles cibles en carton et autres lapins mécaniques ! Seul le stand de tir est en effet accessible depuis la démo, et elle permet de faire à peu près la même chose qu’Until Dawn : Rush of Blood, à savoir utiliser deux pistolets simultanément avec la manette ou séparément avec les PS Move. La visée s’avère une fois encore bonne, et on apprécie qu’une alternative au duo de détecteurs de mouvements ait été implémentée.
Ocean Descent : Pas de requin dans cette démo, contrairement à ce que nous avions pu tester lors de la Paris Games Week 2015, mais une simple visite des fonds marins. Il est toujours amusant de se balader dans la cage pour remarquer que le déplacement spatial est bien détecté, et c’est à peu près tout ce qu’il y a à faire ici puisqu’il s’agit avant tout d’une balade contemplative.
A noter que le jeu final contient également le mini-jeu VR Luge que nous avions pu essayer lors de l’E3 2014 (le PSVR s’appelait alors Project Morpheus et était dans un étant bien moins avancé qu’aujourd’hui).
La VR prend vraiment une autre dimension lorsqu’elle propose de placer le joueur dans un véhicule. C’est le cas ici puisque l’on se retrouve aux mains d’un tank pour abattre d’autres tanks, mais également des avions. On déplace donc notre engin et son gros canon avec la manette (stick gauche pour le véhicule, stick droit pour l’arme) tandis que l’on repère les ennemis simplement en tournant la tête. L’action est très présente, les déplacements relativement lents permettent d’éviter le motion sickness et le fait d’avoir des ennemis pouvant apparaitre de n’importe quel côté oblige à regarder tout autour de soi en permanence, comme si l'on était réellement dans un tank. Graphiquement, le jeu ne se veut pas réaliste et propose donc des graphismes assez fins, donc l’expérience est très plaisante, mais épuisante sur la durée !
Faire du football dans une prison, ça vous tente ? Non ? Dommage, c’est plus drôle qu’il n’y parait.
Ici, vous avez le rôle d’un attaquant lambda dont le seul et unique but est de marquer avec la tête. Simple au début, cela se corse lorsque le ballon peut arriver de n’importe quel côté, autant du dessus de la cage que des coins du terrain. En rajoutant des cibles pour augmenter son score et des bombes à éviter, la précision est de mise. Le PSVR s’en tire plutôt bien, il n’est pas aussi précis qu’une tête dans la réalité, mais on arrive assez rapidement à faire ce que l’on veut (ou ce que l’on peut, selon son degré d’affinité avec le football).
Pas de jeu de rythme dans ce Hatsune Miku, mais l’occasion d’assister à un concert virtuel depuis la fosse, le dessus de la salle, ou carrément la scène. On ne choisira pas forcément ce jeu pour présenter la VR, qui ne propose que très peu d’interaction (il faudra lever les bras de temps en temps) et des graphismes très limités.
Tumble est un jeu de réflexion où l’on doit empiler des pièces de différents matériaux le plus haut possible. Son équivalent VR offre la possibilité de regarder sa construction sous tous les angles. Même si l’on n’achètera pas un casque de réalité virtuelle pour ce jeu, il faut admettre que cette option ajoute un vrai plus, notamment dans certaines phases de jeu où il faut placer des explosifs à des endroits stratégiques, parfois difficiles d’accès sans VR, pour faire tomber une tour.
La réalité virtuelle est parfois utilisée de manière originale, comme dans Wayward Sky où l’on se retrouve au-dessus de la scène, à devoir pointer du doigt (avec la manette ou un PS Move) l’emplacement où notre personnage va devoir se rendre. Cependant, à certains endroits la caméra vient à la première personne pour nous permettre de faire des actions telles que tourner une manivelle ou appuyer sur un bouton.
L’originalité du gameplay s'impose à nous, et l’on se rend compte que même à la troisième personne, la VR a quelque chose à apporter.
Pas de caméra embarquée dans cette version VR du célèbre jeu de course arcade, mais une vue du dessus qui suit en permanence la route et non la voiture, probablement pour éviter le motion sickness. Au final, une expérience plutôt décevante et un maniement rendu plus difficile car il ne faut pas se baser uniquement sur ce que l’on voit mais également sur la position de notre véhicule pour se déplacer. De plus, les courses se révèlent extrêmement courtes.
Le jeu qui avait accompagné la sortie de la PlayStation 4 est de retour pour accompagner la sortie du casque de réalité virtuelle de Sony. Un ensemble de mini-jeux ayant pour but de découvrir les possibilités de la VR est donc à disposition :
Alerte au monstre : un joueur incarne le monstre devant détruire une ville tandis que les autres, manettes en main et yeux rivés sur le téléviseur, doivent l’en empêcher ;
Un, deux, trois, souris : le titulaire du casque joue le rôle du chat devant empêcher les souris d’attraper des morceaux de fromage (là encore, les "souris" voient l’action sur l’écran de télévision) ;
La maison hantée : la coopération est de mise ici, puisque le joueur équipé du PSVR ne pourra voir la totalité de la maison alors qu’il traque les fantômes ; les autres doivent donc le guider dans sa quête ;
Wanted ! : encore une fois, c’est à l’aide des personnes autour du téléviseur que le joueur porteur du casque pourra débusquer le bandit qui se cache dans un saloon ;
SOS robots : enfin, c’est à travers un jeu de plateforme que THE PLAYROOM VR nous montre comment déplacer un personnage sans l’incarner ; à l’image de Wayward Sky, on visualise la scène du dessus mais, ici, c’est manette en main que l’on contrôle le personnage qui doit sauver le plus de ses compatriotes possible ; même si faire demi-tour s’avère plutôt déroutant, puisqu’il faut tourner la tête complètement ou attendre lentement que la caméra daigne suivre le héros, contempler une large partie du décor se révèle une fois encore prenant et gratifiant lorsque l’on découvre un secret caché.
On voit donc que Sony a voulu, avec THE PLAYROOM VR, axer sa communication sur le party game avec un gameplay asymétrique cher à la WiiU. Ainsi, 5 des 6 mini-jeux sont exclusivement multijoueur, montrant que l’on peut s’amuser à plusieurs dans une même pièce, même si une seule personne est équipée du casque, et que les autres n’ont pas forcément de manettes. L’expérience se rapproche d’ailleurs de Keep Talking and Nobody Explodes, que l’on peut trouver sur PS4, mais également sur PC à destination des Oculus Rift et HTC Vive.
Attention, petite merveille en approche ! Dans ce court-métrage animé, on suit l’histoire d’une petite fille et de sa mère qui arrivent dans un village suspendu dans les airs à bord d’un bateau volant.
L’originalité apportée par la VR est que l’on suit la scène du haut, comme dans Wayward Sky, et comme l’on n’est pas tributaire d’une caméra, notre regard peut se perdre dans des détails se situant totalement en dehors de l’action principale. Par exemple, alors que le bateau s’apprête à accoster, les deux héroïnes sont sur le pont. Il est à ce moment-là tout à fait possible de traverser la coque pour aller inspecter de plus près le moteur qui se situe à l’intérieur. Si l’on ajoute à cela des personnages attachants et une très belle histoire, on obtient, comme dit au début, une merveille. Dommage en revanche que la direction artistique maitrisée ne rattrape pas un flou très présent et pouvant déranger sur le moyen terme.
Encore un court-métrage, mais bien plus humoristique cette fois. Là aussi, pas d’acteurs réels mais de l’animation dans un monde très coloré et pas vraiment réaliste. Il semble que cette solution pour contourner des limitations techniques parfois contraignantes soit adoptée par de nombreux studios.
Bref, ici, deux lapins, dont vous, doivent empêcher des extraterrestres d’envahir notre belle planète. L’humour est donc présent, mais le point de vue à la première personne offre bien moins d’originalité et de possibilités que dans Allumette. En effet, même si elle fonctionne très bien dans un jeu où il est demandé d’interagir, la caméra embarquée se retrouve plus limitante dans une vidéo par définition statique.
Et, encore une fois, l’aliasing est au rendez-vous, alors même que les graphismes simples auraient pu l'éviter, comme d’autres jeux le démontrent.