Synopsis :
Après quelques péripéties, Asaichi et Yoru ont commencé à sortir ensemble. Heureux car amoureux, ils voient leurs journées s'écouler au rythme effréné de pipes matinales, et de bagatelles répétées.
Alors qu'ils continuent de se produire au sein du même groupe, Asaichi prend tout à coup conscience de la difficulté à percer en tant que musicien, et, réfléchissant à l'avenir, il se met soudainement à vouloir vendre et acquérir de la notoriété.
Un soir, alors que Yoru vient chez lui. Asaichi apprend avec stupeur qu'une fan le harcèle. Il décide de lui donner un double de ses clefs et il lui propose de vivre ensemble. C'est justement quand Asaichi ne résiste pas à l'envie d'embrasser Yoru, manifestement réjoui à la perspective de partager ses jours avec lui, qu'il se fait surprendre et prendre en photo par la fan en question.
-Boy's Love-
J'avais découvert le travail d'
Harada il y a quelques temps déjà avec son one-shot
Celui que j'aime, ou presque, et n'avais accroché ni à son trait, ni à son scénario... Mais la donne a changé depuis ma lecture du premier volume de
The Song of Yoru and Asa et c'est donc avec plaisir, bien que toujours avec une certaine appréhension, que je me suis plongée dans le second !
Si le trait de l'autrice s'était déjà grandement amélioré entre
Celui que j'aime, ou presque et le premier tome de l'histoire de nos deux musiciens, elle poursuit sur sa lancée et nous offre, dans ce second volume, davantage de finesse, une représentation plus convaincante des émotions, un meilleur travail des ombres et lumières - notamment dans le dessin des corps -, des scènes de concert toujours aussi intenses... Bref, son trait s'enrichit encore et, comparée à la première impression très moyenne que j'en avais eu, la qualité de ses dessins n'a aujourd'hui plus rien à voir.
Au niveau des personnages, pas de grosse surprise dans
The Song of Yoru and Asa EC : chacun reste fidèle à lui-même pour le meilleur comme pour le pire, qu'il s'agisse de nos héros, du reste du groupe ou bien de leurs fans plus ou moins fréquentables. Le premier volume nous avait donné bien du fil à retordre pour apprécier Asaichi avant la toute fin du volume, étant donné son comportement égoïste et particulièrement discutable. La mangaka se servira des événements de ce nouveau tome pour le faire quelque peu évoluer et adoucir son personnage, sans pour autant le faire réellement changer. Yoru, quant à lui, commence à s'affirmer un peu plus malgré ses insécurités et, ce qui est certain, c'est que son amour aussi étrange que touchant pour Asaichi n'est pas prêt de faiblir.
Nos deux héros, malgré le temps qui passe, restent au final assez gamins, pas tellement plus matures l'un que l'autre. Ce volume est tout de même l'occasion pour nous d'en apprendre davantage sur les doutes et les questionnements plus ou moins existentiels de chacun, ainsi que sur le passé complexe de Yoru vis-à-vis de ses parents. On retrouve donc notre couple de musiciens avec leurs forces et leurs faiblesses, et les voir évoluer dans ce nouveau quotidien ne fait que renforcer notre attachement à eux.
Mais, maintenant que leur relation est bien établie et aussi complexe qu'elle soit suite à un premier volume relativement dense, on s'attend dans cette suite à la voir être complétée par d'autres enjeux. Et, sans être exceptionnels, ceux-ci s'avèrent bien présents et vont en effet permettre de faire avancer leur histoire. L'intrigue autour de la stalkeuse de Yoru, en plus de mettre en lumière une réalité vécue par bien des célébrités, permet à Yoru et Asa de se questionner sur le fait de rendre leur couple public et les impacts qu'une telle révélation pourrait avoir sur leur groupe. Mais ils vont également emménager ensemble, avec beaucoup de naturel, leur vie de couple ne bouleversant pas tellement le fond leur relation étant donné tout le temps que passait déjà Yoru chez Asaichi.
En plus de ces événements, c'est une multitude de nouveaux personnages qui viennent compléter le cadre très convaincant du groupe de musique qu'
Harada avait su poser dans le premier tome. On rencontre enfin l'ancien bassiste, le leader du précédent groupe dans lequel jouait Yoru, etc. Le
chara-design des nouveaux personnages est assez plaisant : ils s'avèrent bien dissociables malgré leur nombre et charismatiques chacun à leur façon. Comme dans le premier volume, les tenues des personnages sont travaillées et pensées avec toujours autant de style. L'ascension vers le célébrité de nos quatre musiciens fait progresser les enjeux du scénario : certaines tensions commencent à apparaître et il est certain que le chemin vers le Budōkan, tout comme les autres aspects de leur vie, ne sera pas de tout repos pour nos héros, qui parviennent pourtant à rester soudés malgré les difficultés et leurs incertitudes sur l'avenir.
Un volume sans scène de sexe non consentie ? Merci
Harada, ça fait du plaisir ! Surtout lorsqu'on se rappelle les événements traumatiques du premier tome, malgré le fait qu'ils aient permis de faire évoluer Asaichi... En revanche, on ne sera pas étonnés de constater que les scènes de sexe, si elles sont sans aucun doute très bien représentées, sont toujours aussi nombreuses et qu'elles continuent à nous surprendre, débutant à n'importe quel moment de façon toujours aussi inattendue... Outre les passages
hot, l'autrice sait aussi nous offrir un certain nombre de scènes comiques - à l'humour tout de même souvent porté sur le sexe - qui rafraîchiront sans mal l'ambiance du manga et renforceront notre attachement au groupe dans son ensemble.
Au final, durant ces deux tomes, la mangaka nous offre une histoire à laquelle, personnellement, j'ai réussi à accrocher. Les personnages sont attachants, malgré leur nombreux défauts ; mais n'est-ce pas justement l'élément qui les rend convaincants ? Malgré des débuts plus que douteux, l'histoire d'amour de nos deux musiciens est plaisante à suivre. Surtout, tout ce que l'autrice a construit autour d'eux, le groupe de musique, leurs relations amicales, leurs fans, créent un ensemble très cohérent, un véritable petit univers dans lequel on plonge tête la première. On prend plaisir à voir évoluer le groupe au quotidien, autant au travers de leurs évolutions personnelles qu'en les voyant grandir pour aller vers cette célébrité tant désirée, qu'ils commencent enfin à toucher du bout du doigt.
J'ai conscience que tout le monde n'accrochera pas au travail d'
Harada. Même dans les moments les plus doux, il y a toujours ce petit quelque chose de violent, mais c'est à mon sens ce qui fait, quelque part, la beauté de son travail. Malgré tout, les personnages s'aiment et sont heureux, et cela nous apparaît comme l'essentiel. En un tome, et malgré un style de traduction auquel je n'accroche pas toujours, l'autrice a la capacité de nous faire passer par beaucoup d'émotions différentes. Je ne peux cacher mon impatience de découvrir la suite de son travail dans
One Room Angel et
Happy Shitty Life, ses deux nouveaux one-shots primés aux Chil Chil BL Awards qui rejoindront prochainement mes étagères.