Attention, cette chronique porte sur une œuvre destinée à un public averti car elle contient des scènes particulièrement violentes ou sexuellement explicites.
Shinjuku Lucky Hole est un manga en 2 tomes de
KUMOTA Haruko publié en juillet 2012 et octobre 2018 au Japon par
Shōdensha. Le manga est disponible aux éditions
Boy's Love, les tomes étant parus en février 2017 et novembre 2019 en France.
Synopsis :
Kumi signifie « amertume ». Un nom bien peu engageant pour un acteur de porno gay, devenu producteur après sa retraite. Pourtant, Kumi est tout l’inverse de son prénom : gentil, distrait, enjoué, et passionnément amoureux d’un ex-yakuza ronchon qui ne lui a jamais rendu la vie facile. Dans son bureau se déroulent les scènes les plus improbables et défilent les personnages aux profils les plus étonnants…
Entrez dans l’univers décomplexé de Shinjuku Lucky Hole, où sexe et amour se suivent, mais ne se ressemblent pas !
Shinjuku Lucky Hole nous fait suivre des petites scènes du quotidien d'une entreprise de création de vidéos porno gay. Un univers qui s’avère beaucoup plus dur qu’il n’y paraît, nos protagonistes devant jongler entre les préjugés, leurs envies, la prostitution et surtout les yakuzas qui ont la main mise sur le business et le quartier où ils sont basés.
Chacune des personnes travaillant dans l’entreprise, Lucky Hole, ont leur histoire, à commencer par Kumi, ancien otage d’un clan yakuza ayant dû tourner dans des vidéos pornos afin de rembourser la dette de son père. Malgré ce dur passé, le personnage ne reste pas moins jovial et ouvert sur les autres aidant les potentiels nouveaux acteurs dans leurs soucis.
Kumi entretient une relation particulière avec Sakuma, le recruteur de l’entreprise, celui-ci est un ancien yakuza qui dû quitter le clan et se couper le petit doigt après que le chef du clan ait pris connaissance de son homosexualité et un certain temps de mise au placard du clan. Malgré son air renfrogné et ses anciens réflexe de yakuza. Sakuma est un personnage droit, grandement attaché à Kumi, il n’hésitera pas à intervenir de façon musclé si quelqu’un s’approche trop de son protégé, que celui-ci lui veuille du mal ou non.
Saiki, le monteur de Lucky Hole, en fera d’ailleurs les frais, il a rejoint la petite entreprise car il est fan de Kumi, lorsqu’il était acteur porno. Mais la colère de Sakuma qui s’abat sur lui une fois qu’il aura remarqué cela, permettra à Saiki de se rapprocher de Lenny.
Lenny est un personnage assez atypique, otaku dans l’âme, il est devenu acteur porno pour s‘amuser et se rapprocher de Saiki même si celui-ci ne le remarque pas au début.
Shinjuku Lucky Hole nous offre un point de vue assez sombre du monde du porno gay japonais sur lequel les yakuzas et petites frappes semblent avoir la main mise. Heureusement, l’histoire est portée par des personnages haut en couleur et très bien développés, on prend plaisir à suivre leur vie et la manière dont ils gèrent leurs problèmes. Bien que se suffisant, l’intrigue concluant le second tome aurait peut-être mérité un peu plus d’approfondissement. La série n’en reste pas moins intéressante pour son développement des personnages et de son univers.