Tout joueur de JRPG, ou même de RPG, a l’habitude de rencontrer certains types de monstres d’un jeu à l’autre. Qu’il s’agisse de dragons, gobelins, d’orcs, des esprits ou des fées, chacun bénéficie toujours d’une représentation originale. Un monstre échappe pourtant à ce désir de singularité : le slime. Certes, on pourra avoir une différence dans les compétences et une variété dans les couleurs, mais, grosso-modo, on reste sur une boule flasque, visqueuse et dévoreuse. Alors comment, à partir d’un simple slime, est-il possible de tisser toute une histoire ? La réponse se trouve dans Moi, quand je me réincarne en Slime.
Cet anime, adapté du manga de Fuse et licencié par Kurokawa en France, vient de se terminer sur Crunchyroll. Réalisé par KIKUCHI Yasuhito, il est diffusé depuis octobre 2018 et nous raconte l’histoire d’un homme qui, après s’être fait poignarder dans notre monde en protégeant quelqu’un, se retrouve réincarné dans un monde alternatif fantasy. Ne lui en déplaise, il se retrouve dans le corps d'un petit slime tout mignon mais aux capacités plutôt impressionnantes pour un monstre de son espèce. Bien sûr, il part du niveau zéro et devra se construire de A à Z.
Un petit Slime tout mignon - Limule Tempest ©Fuse ©Eight Bits ©Crunchyroll
Le monde de Moi, quand je me réincarne en Slime est loin d’être une simple représentation supplémentaire d’un isekai parmi tant d’autres. Au-delà du bestiaire, les mécanismes qui régissent ce monde sont nombreux et complexes. Rien que dans le relationnel aux monstres, on trouve des hiérarchies, des évolutions ainsi que des modes de vie différents de ce que l’on a l’habitude de voir. L’attribution des noms, par exemple, est un concept peu exploité et qui, dans Moi, quand je me réincarne en Slime, devient un objectif stratégique puisqu’il est à l’origine de l’évolution. Bien sûr, il n’est pas sans conséquence pour le baptiseur. Aussi, la vie de l’anime ne se résume pas à la vie du village. On voyage, on rencontre, on crée des alliances ainsi que des liens marchands. En bref, l’univers de Moi, quand je me réincarne en Slime se développe au rythme de l’évolution du village de Limule pour, petit à petit, combler notre soif de savoir à propos de ce monde.
Unique Skill - Limule & Veldra Tempest ©Fuse ©Eight Bits ©Crunchyroll
Si l’évolution du village est lente – logique quand on part de zéro –, ce n’est pas sans mettre à rude épreuve le rythme. De fait, la série grimpe très rapidement en intensité avec l’apparition d’ennemis impressionnants et parfaitement développés ainsi que l’acquisition de la quête de Shizu. Par la suite, la série reste pourtant en suspens pendant plusieurs épisodes et perd le rythme et la montée en puissance auxquels elle nous avait habitués. Bien sûr, l’anime reprend de plus bel au démarrage du dernier arc narratif, mais sans pourtant autant égaler celui de Gerudo en termes d’intensité et d’intérêt des personnages. Sûrement se développera-t-il dans les prochains, et c’est pourquoi je suivrai avec attention la deuxième saison prévue l’année prochaine.
Pataclope / Limule & Renga ©Fuse ©Eight Bits ©Crunchyroll
Certes, le rythme de Moi, quand je me réincarne en Slime est quelque-peu décousu. Par contre, l’émotion est partout, tout le temps. Les personnages ont tous une histoire à raconter, qu’elle soit tragique ou heureuse et deviennent tous très attachants. Ils accordent une portée émotionnelle importante à chaque arc et à leur développement. L’impact est tel que l’on en vient presque à encourager Limule, pourtant surpuissant, pour qu’il réussisse dans sa quête, quand bien même on en connaît l’issue. L’animation sert particulièrement la mise en avant émotionnelle, avec des plans de qualité et qui savent comment couper le souffle au spectateur.
En bref, Moi, quand je me réincarne en Slime est un isekai qui a su se différencier par l’originalité de son protagoniste et de la mise en place du monde. L’univers est riche et bien exploité, avec des concepts plaisants. Si le déroulement des événements semble un peu facile par moment, le développement des personnages n’est pas en reste.
La série est à découvrir entièrement sur Crunchyroll !