LocoRoco a ravi les joueurs lors de sa sortie sur PlayStation Portable en 2006. Mais si les critiques étaient unanimes, les ventes n’ont pas forcément suivies et, depuis, le titre est quelque peu tombé dans l’oubli. C’était cela dit sans compter sur la folie actuelle des rééditions (
The Last of Us et
Call of Duty Modern Warfare, par exemple) qui a poussé
Sony à ressortir
LocoRoco pour lui donner une seconde chance. Voyons ensemble si ce portage est une réussite.
LocoRoco est un jeu de plateformes dans lequel on ne déplace pas son personnage directement mais on fait pivoter le niveau à l’aide des touches L1 et R1 (ou en utilisant le gyroscope de la manette). La petite boule, appelée locoroco, se déplace donc en roulant et en sautant (en appuyant simultanément sur L1 et R1). Tout au long de chaque niveau, il est possible de récupérer d’autres locorocos, généralement dans des fleurs, qui permettront de pouvoir se faire toucher par des ennemis sans mourir mais en perdant un ou plusieurs locorocos à la place ; en contrepartie, notre personnage sera plus lourd donc plus difficile à déplacer. Enfin, afin d’accéder à certains passages étroits, on peut diviser son locoroco (en pressant la touche O) et le reconstituer par la suite (à l’aide de la même touche).
Le gameplay est donc relativement intuitif et simple. La difficulté n’est d’ailleurs pas très élevée pour qui veut seulement terminer le jeu. En revanche, récupérer tous les éléments de l’ensemble des niveaux requerra davantage de patience. La difficulté étant progressive, on ne se retrouve toutefois jamais bloqué.
Un des éléments les plus importants de
LocoRoco est sa bande originale. Pétillante, diversifiée, elle met de bonne humeur en permanence. Le jeu sait en plus de cela se renouveler et propose régulièrement de nouveaux personnages ayant chacun leur thème musical et leur voix. Il est ensuite possible de sélectionner le locoroco de son choix et donc de faire l’aventure au son de sa voix préférée. On regrettera toutefois qu’ils n’aient pas certaines spécificités de gameplay exploitables dans les niveaux (sauter plus haut, se déplacer plus vite, etc.).
De manière générale, toute l’ambiance sonore est excellente. Ainsi, on s’amusera d’entendre notre locoroco apeuré à l’approche d’un ennemi ou le bruit qu’il fait lorsqu’il rebondit sur un allié.
Car, oui, le jeu propose également un panel d’ennemis et d’autres créatures qu’il est bien difficile de décrire et encore plus de nommer. Les plus présents sont les mojas, des sortes de tâches noires qui se dirigent vers nous dès que l’on s’en approche. On trouve également leur version plus réduite qui se contente de se coller à notre personnage pour le ralentir et l’alourdir. Les épines sont quant à elles des boules noires surmontées de pics.
Du côté des alliés, certains servent d’ascenseur, d’autres nous font sauter, d’autres encore changent la forme de notre locoroco, etc. La liste est assez longue et se complète au fil de l’aventure, tout comme les mécaniques de gameplay (prendre de la vitesse sur la glace, s’accrocher aux parois dans les niveaux “gluants”, casser les murs et plafonds pour dévoiler des zones secrètes et j’en passe).
Visuellement, le jeu sait aussi se renouveler de façon régulière et on découvre avec plaisir de petites trouvailles du début à la fin de l’histoire, ce qui sera assez rapide puisqu’il faut compter entre 5 et 7 heures pour venir à bout des 40 niveaux de l'aventure. La rejouabilité est toutefois assez bonne puisque
LocoRoco possède un système de score qui dépend du temps mis pour terminer un niveau et du nombre d’éléments ramassés.
D’autres modes de jeu sont également présents pour ceux qui en veulent plus. Il est ainsi possible de faire son propre mini niveau dans ce qui s’appelle la maison locoroco, en posant des éléments que l’on déverrouille en trouvant des compagnons (des MuiMui) ou en réveillant des créatures (en chantant devant elles) dans les niveaux. On peut donc poser des rebondisseurs, des murs, des éléments collectables ou encore changer la musique dans le but d’atteindre la fin du niveau. Si la maison en elle-même ne change pas (il existe seulement trois modèles), l’élément à atteindre pour compléter le niveau change de place à chaque fois que l’on réussit à en atteindre un, nous poussant à tout repenser pour accéder au suivant. Les possibilités sont toutefois limitées et on ne passera pas plus de quelques dizaines de minutes sur ce mode.
Enfin, des minis-jeux complètent le tout. Malheureusement, ces derniers sont peu nombreux (trois au total, dont deux à débloquer en effectuant certaines actions dans le mode Histoire) et pas vraiment intéressants. Le premier est la Grue MuiMui, qui propose d’attraper des éléments pour la maison loco et des locorocos en appuyant sur la touche O afin de déplacer une grue. Le deuxième s’intitule Chuppa Chuppa et consiste à maintenir O appuyé pour être expulsé suffisamment loin par le Chuppa pour continuer le niveau sans être touché par une épine. Enfin, le troisième mini-jeu est un éditeur de niveau.
Enfin, abordons la partie réédition du titre.
Le jeu affiche un joli 1080p (4K non native sur PS4 Pro) sans ralentissement. On notera toutefois des cinématiques baveuses qui n’ont probablement pas été retouchées depuis la version PSP et qui dénotent par rapport au reste du jeu.
Comme dit au début de cette chronique, il est possible d’utiliser le gyroscope de la manette pour faire pencher le niveau. Si cela s’avère assez précis, il est en revanche vraiment gênant de ne pas pouvoir désactiver cette option lorsque l’on joue avec les gâchettes. Ainsi, il faut constamment garder la manette à plat si l’on ne veut pas déplacer son personnage par inadvertance.
Le micro de la DualShock 4 est également mis à contribution puisque l'on peut entendre les locorocos chanter lorsqu'il faut réveiller des créatures.
Le dernier point ajouté concerne les vibrations, forcément absentes sur la version portable du titre. Elles se montrent bien intégrées et font vraiment ressentir les obstacles que nos locorocos rencontrent (notamment lorsque l’on est sur des rebondisseurs). Ce n’est pas grand chose mais c’est un plus agréable.
En conclusion, Locoroco était un très bon jeu sur PSP et il le reste sur PS4. Ses quelques défauts ne gâchent pas ses nombreuses qualités et on passera un excellent moment en compagnie de la petite boule chantante.
Il est toutefois regrettable d’avoir un portage plutôt paresseux qui se contente de profiter des ajouts de la PS4 sans ajouter des musiques, des niveaux ou des mini-jeux afin de donner un intérêt aux joueurs ayant déjà profité de l’aventure lors de sa sortie initiale.
N.B. : La note concerne la version remasterisée du jeu, vous pouvez ajouter un point si vous n’y avez jamais joué.