Batman & the Justice League et la deuxième incursion du chevalier noir dans l’univers manga après
Batman: L'enfant des rêves de
ASAMIYA Kia, sorti en 2001 tout de même.
Batman & the Justice League est un manga de
TESHIROGI Shiori prépublié au Japon dans le magazine
Champion RED des éditions
Akita Shoten d'août 2017 à juillet 2019 et compte 4 tomes au total. En France, l'oeuvre est disponible aux éditions
Kana. A noter que les tomes 1 et 3 du manga ont été publiés en avant-première en France.
Synopsis :
Les lignes de Ley correspondent à l’énergie de la Terre et peuvent réaliser des miracles quand elles se manifestent. Une de ces lignes va apparaître à Gotham City, et sera en possession du Joker...
Parallèlement, Rui Araya, un jeune japonais, arrive à Gotham City pour rechercher ses parents disparus depuis un an. Il y fait bien vite la rencontre de Batman, qui le sauve dès son entrée dans la ville !
En bon fan de l'univers DC, je ne pouvais que me réjouir de voir apparaître un nouveau manga sur le chevalier noir de Gotham, dans lequel, en plus, la Justice League est au rendez-vous, et dont le tout est porté par
TESHIROGI Shiori, une mangaka qui a réalisé
Saint Seiya - The Lost Canvas - Chronicles, œuvre qui m’a laissé un bon souvenir. De plus, les éditions
Kana se sont associées avec
Urban Comics pour l’édition française, gage de qualité supplémentaire.
Entrons directement dans le vif du sujet. J'aurais aimé vous conseiller cette série surtout que le premier tome est vraiment réussi : les personnages ont des poses dynamiques, la grande menace proposée par le récit est prometteuse, et comme nous suivons l'histoire du point de vue de Rui, les lecteurs néophytes découvrent l'univers de Gotham en même temps que le héros
. Bien sûr, tout n'était pas parfait dans ce lancement, les identités secrètes ne font pas long feu et il est assez étrange que d'un seul coup, tout le monde soit au courant de l'existence des Ley Lines.
C'est ensuite que les choses se gâtent dans l'histoire et pour le lecteur. ORM, le demi-frère d'Aquaman s'enfuit de sa prison et, aidé de la puissance des Ley Lines, compte bien engloutir Gotham. Un combat Aquaman / ORM démarre et celui-ci s'avère beaucoup trop long voir "fouillis" par moment... Le déchaînement de pouvoirs semblant quelque peu dépasser les compétences de dessinateur de
TESHIROGI Shiori, et l'on se retrouve en tant que lecteur à ne plus savoir qui fait quoi et qu'est-ce que l’on regarde exactement. Bien sûr, tout n'est pas de sa faute : comment représenter en noir et blanc, un raz-de-marée gelé, un dragon d'énergie jaune, le tout en mettant l'accent sur les protagonistes usant de leurs super-pouvoirs au milieu de cette cohue ?
Suite à ce combat dantesque, plusieurs points de l’intrigue sont révélés. Et, bien que j’ai eu du mal à croire que Batman n’ait jamais remarqué ce qu'il se cachait dans un recoin de sa Batcave, le tout paraissait prometteur, surtout avec la formation de l’Injustice League, réunissant plusieurs autres méchants de l’univers DC, piochés dans le catalogue d'antagonistes de nos différents héros.
Mais c'est alors que le manga prend un énorme coup d'accélérateur. Clairement, on sent une certaine précipitation dans le déroulé des événements, et pas seulement celle de l'urgence de la situation pour nos héros, mais un besoin de finir le récit se fait aussi ressentir (arrêt programmé de la publication ? peut-être…).
Alors que tout le tome 2 était dédié à l’affrontement d'Aquaman et Orm, ici les combats s’enchaînent, des personnages n’apparaissent que pour un chapitre, leur développement est réduit au strict minimum au point de se demander pourquoi certains prennent la peine de nous expliquer leur passé... C'est surtout l’apparition de Ares que je ne m’explique pas : il aurait été plus judicieux de donner de l'importance à Anti-Flash, Sinestro et Cyborg Superman puisqu’il faut finir le récit et qu’ils ont été présentés dans le tome précédent. Pourquoi minimiser leur importance et faire apparaître un nouveau méchant sans raison... ?
Et malheureusement, même le combat final semble bâclé, avec beaucoup d’éléments et de retournements de situation qui restent inexpliqués, le tout se terminant en un happy end convenu.
Comme je vous le disais, même en étant fan de Batman, je ne peux vous conseiller cette série. La fin précipitée gâche tout le développement de l'intrigue, les personnages de la Justice League ne sont là que pour supporter Batman qui est le seul vrai personnage principal du récit, et les antagonistes sont sous-exploités. Il me reste plus qu'à croiser les doigts pour que
Batman Ninja de
HISA Masato, dont la publication vient de commencer toujours aux éditions
Kana, rehausse le niveau.