Attention, cette chronique porte sur une œuvre destinée à un public averti car elle contient des scènes particulièrement violentes ou sexuellement explicites.
Synopsis :
« Dans ce cas, tue-moi… »
Depuis son enfance, Akihito est convaincu de sa propre inutilité. Un jour, alors qu’il est sur le point sur le point de renoncer à la vie, un étranger lui vient en aide, lui donnant alors une raison d’exister.
En sauvant la vie du garçon, Kazushige, ne s’attendait certainement pas à le voir insister pour lui rendre visite, et ce malgré la distance qu’il tente d’instaurer. Vampire solitaire, la gentillesse du jeune humain finit par le toucher et il ne peut résister à l’envie de mieux le connaître.
-Taifu-
Fan de mangas romantiques autour des vampires et grande fan de boy's love, je ne pouvais pas passer à côté de
Goodbye, Red Beryl. Ce titre fantastique, se déroulant dans un décor des années 60, semblait donc avoir tout pour me plaire, et j'avais hâte d'en découvrir le premier tome.
Comme on le pressent grâce à la couverture, les personnages de
MICHINOKU Atami sont très classes et charismatiques. Grands, bien taillés, bien coiffés et habillés à la mode de l'époque, on ne peut que tomber sous leur charme. Le dessin de l'autrice, tout en finesse et très harmonieux, nous est servi dans un découpage de cases très classique mais quelques illustrations pleine page nous permettent de prendre le temps d'admirer son trait.
Le côté fantastique est rapidement amené, mais on ne tombe pas dans le schéma classique des histoires romantiques de vampire où l'humain, apeuré par le monstre, va tout de même développer des sentiments qui lui feront surpasser cette peur. Ici, au contraire, Akihito éprouve directement de la sympathie pour Kazushige et cherche à prendre soin de lui. Il s'attache très vite à ce dernier, le considérant comme le sauveur qui lui a donné une raison de continuer à vivre. Le vampire, pourtant, semble tout aussi suicidaire que son nouvel ami. On a là deux personnages seuls, instables et au passé tumultueux assez bien introduit : l'un est orphelin et rejeté par tous, l'autre a vu mourir ses proches au fil des décennies à cause de son immortalité. La question du malheur causé par la vie éternelle est d'ailleurs assez bien développée dans ce premier tome, et l'on éprouve sans problème de l'empathie pour le personnage.
Le duo va donc pouvoir s'apporter mutuellement un peu de joie en se côtoyant au quotidien, les deux héros vont réussir à rompre leur solitude, et ainsi commencer à donner un sens à leur existence au fur et à mesure qu'ils se rapprochent et s'attachent l'un à l'autre. On sent commencer, dans ce premier tome, une sorte de voyage initiatique qui leur permettra d'être heureux à deux et de surmonter leurs difficultés, parfois existentielles et parfois beaucoup plus concrètes, comme la nécessité de boire du sang humain... Leurs personnalités très opposées forment un tout qui se complète bien, ce qui les rend très attachants !
Cependant, ce volume est à mon sens beaucoup trop introductif : le cadre est posé, les quatre protagonistes présentés, et on a largement le temps de se plonger dans l'univers de
Goodbye, Red Beryl, même trop... En effet, on ne perçoit que très peu d'évolution dans la relation des deux hommes, qui commencent à peine à admettre qu'ils sont attirés l'un par l'autre, alors que la série va se terminer en seulement trois tomes. Le rythme est trop lent sur le côté romantique, tandis que l'on nous présente des éléments dramatiques et fantastiques qui, certes, sont loin d'être dénués d'intérêt, mais prennent une certaine place dans l'histoire et nous laissent donc sur notre faim côté romance... comme côté sensualité. Malgré le fait que l'autrice déclare dans sa postface avoir cherché à montrer le sex-appeal des personnages, ce n'est pas l'impression qui ressort de ce tome : il est extrêmement soft et c'est à peine si l'on voit un contact physique entre les deux protagonistes.
Au final, je ne peux qu'attendre le prochain tome pour savoir si tout le potentiel qu'offre cette romance vampirique va être exploité ou pas. Certes, on accroche sans problème à l'histoire (si tant est que l'on apprécie les romances fantastiques) et l'on s'attache déjà aux personnages, mais je regrette réellement le côté trop introductif de ce tome. On sent le potentiel de la série, on en veut plus, mais
MICHINOKU Atami ne nous donne rien : quelle frustration ! Vivement l'annonce de la date de sortie du prochain tome qui, je l'espère, ne me décevra pas.