Aaaah… L’adolescence… Les crises qu’elle provoque, les joies des premiers amours, les premières blessures… Comment les illustrer facilement, de façon à ce que chacun puisse reconnaître ses propres problèmes, sans tomber dans la tranche de vie ordinaire ? Plusieurs auteurs ont trouvé la réponse à cette problématique : introduire du fantastique.
KAMOSHIDA Hajime se sert de ce principe dans son Light Novel Rascal Does Not Dream of Bunny Girl Senpai. C'est en octobre dernier qu'une adaptation en anime a vu le jour, réalisée par MASUI Sōichi au sein des studios CloverWorks. Il a été licencié et simulcasté en France grâce à Wakanim. Rascal Does Not Dream of Bunny Girl Senpai s'est démarqué des autres animes de la saison par le traitement de son thème (pourtant déjà connu d'autres grands noms de l'animation) et son opening accrocheur interprété par The Peggies. Mais ce n'est pas tout !
Synopsis :
Sakuta Azusawaga, lycéen près d’Enoshima, une ville entre ciel et mer, va faire la rencontre de nombreuses camarades atteintes du syndrome de l’adolescence, un trouble qui touche les jeunes souffrant d’un état mental fragile. Parmi elles, Mai Sakuraijima, une fille en costume de lapin, qui se trouve être une actrice dont la carrière a été mise en pause. Le plus étrange, c’est que seul Sakuta est capable de la voir. Pourquoi est-elle invisible ? En cherchant à résoudre ce mystère, Sakuta comprend petit à petit la complexité des sentiments de Mai.
-Wakanim-
La qualité de ce genre d’anime repose avant tout sur la construction de ses personnages. Après tout, si ces derniers sont creux, l’intérêt de développer leurs problèmes est proche de zéro. Ce n’est évidemment pas le cas pour Rascal Does Not Dream of Bunny Girl Senpai, auquel cas on serait complètement passé à côté. Les studios CloverWorks ont réussi leur pari d'équilibrer la part de fantastique et celle du développement des personnages.
Sans aller nommer chacun des personnages de la série, il serait cruel de ne pas mentionner Sakuta Azusagawa, notre héros. Car il est sincère, expose ses sentiments et son ressenti, ce qui le rend très attachant. Bien sûr, ses qualités le place en aimant à attirer les problèmes puisque cette sincérité pousse les autres à se confier à lui. Banzaï pour Sakuta Azusagawa.
Parlons-en des autres : toutes des personnages féminins aux personnalités multiples et problèmes affiliés. Pour autant, on ne tombe pas dans les affres d’un harem puant de superficialité. Il est bien statué que le couple principal ne flanchera pas face aux nouvelles venues ni même qu'elles représentent un danger pour lui. D'ailleurs, chacune est suffisamment attachante pour déclencher des émotions lorsque la nature de leur problème est révélée ou qu'elles arrivent enfin à aller de l'avant.
Les liens forts de Sakuta et Kaede ©KAMOSHIDA Hajime ©CloverWorks ©MASUI Sōichi ©Wakanim
Les interactions entre le héros et ses protégées sont bien amenées au fil des épisodes grâce à une réalisation très fluide. Les doutes des personnages sont bien mis en relief via des détails sur lesquels on aime s’attarder : un changement de comportement logique ; une mou ; une nouvelle expression ; des ruptures ou des évolutions de la personnalité. Toute la réalisation est pensée pour mettre en avant les personnages et leurs sentiments.
La Bunny Girl Mai SAKURAJIMA ©KAMOSHIDA Hajime ©CloverWorks ©MASUI Sōichi ©Wakanim
En découle une absence de surréaction qui permet d’apporter une bonne touche de naturel aux personnages. L’identification en est facilité et, par conséquent, l’immersion aussi. Même le fantastique trouve sa place dans l'ensemble. Il soulève les problèmes pour enrichir l'intrigue sans verser dans l'ostentatoire. Le syndrome de l'adolescence n'est pas qu'un prétexte aux rencontres entre Sakuta et les héroïnes, mais également un moyen d'avancer pour elles. Car, plutôt que de s'embourber dans un problème, le syndrome les forces à s'en extirper et à demander de l'aide quand c'est nécessaire. Aussi, la part de fantastique est suffisamment discrète pour espérer son existence dans notre monde à nous. En tant qu'adolescent, qui ne rêverait pas de voir ses problèmes être extériorisés au point d'arriver à trouver la personne qui nous aidera à nous en sortir ?
Le Syndrome Illustré ©KAMOSHIDA Hajime ©CloverWorks ©MASUI Sōichi ©Wakanim
De ce syndrome de l'adolescence pourrait ressortir un sentiment de boucle perpétuelle : la rencontre, la découverte du problème, l'enquête puis la résolution. Et c'est effectivement sur ce rythme que se déroule la série. Toutefois, l'individualité des personnages et de leurs problèmes permet de faire souffler un vent de fraîcheur sur chaque nouvel arc. De même, la résolution des problèmes ne coule pas toujours de source et arrive même à surprendre. Le plus gros cas, celui de la petite-sœur, nous tient même en haleine durant toute la série avant de trouver un point de chute tout à fait satisfaisant.
Rascal Does Not Dream of Bunny Girl Senpai (gloire au copier/coller) est donc un anime plein de tendresse sur les problèmes de l'adolescences. L'illustration par le fantastique est bien maîtrisée, jamais ostentatoire, ce qui permet à la fois de s'identifier aux personnages et de s'y attacher. Sans tomber dans une complexité superficielle, il traite avec aisance des problèmes adolescents que chacun peut rencontrer. La réalisation est très orientée vers la mise en avant des personnages sans plus de fioritures ou de messages subliminaux. La lecture de l'anime n'en est que facilité et il est alors facile de se laisser porter par le scénario. On en redemande ! Et ça tombe bien, car un film est prévu pour juin : AoButa The Movie !
Tous les épisodes sont disponibles sur le site de Wakanim : Rascal Does Not Dream Of Bunny Girl Senpai.
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