River's Edge Ōkawabata Tanteisha est une série de 12 épisodes diffusée sur
TV Tokyo dans la case horaire
Drama 24 entre avril et juillet 2014. Cette série est l'adaptation du
manga éponyme scénarisé par
HIJIKATA Yūhō et dessiné par
TANAKA Akio (
Coq de combat). Les épisodes sont réalisés par
ŌNE Hitoshi et
SHINTOKU Koji, qui se chargent également du scénario aux cotés de
KUROZUMI Hikari.
La série est construite de manière à ce que chaque épisode puisse être regardé indépendamment. Ils sont structurés en trois temps : l'attente, l'affaire et la conclusion. La phase d'attente nous permet d'en apprendre plus sur les employés de l'agence de détective, comme le nouveau passe-temps du directeur ou le dernier travail à mi-temps de Megumi, Muraki n'intervenant généralement pas pendant ces moments là car... il dort. Son réveil est suivi de peu par l'arrivée du client, qui va alors lui présenter l'affaire pour laquelle il est venu ainsi qu'au directeur. Bien que la majorité des affaires consiste à retrouver quelque chose ou quelqu'un, celle-ci parvient à rester originale voire atypique, et permet d'en apprendre plus sur une face assez cachée du Japon - par exemple
les idoles de rang C,
les duo comique raté,
les petits restaurant d'après guerre... Une fois l'enquête acceptée, Muraki part à la recherche d'informations dans les bas fonds de Tokyo. C'est lors de ces moments d'enquête que le réalisateur peut montrer son talent en nous proposant des prises de vue d'un Japon méconnu. Celles des quartiers pauvres de Tokyo filmés latéralement avec Muraki traversant le cadre sont très bien réussies et du plus bel effet. Et finalement arrive la conclusion de l'affaire, toujours originale et surprenante.
En plus d'une bonne structure scénaristique, la série peut également compter sur ses acteurs qui, en plus de ressembler aux personnages du manga d'origine, nous offrent une très bonne prestation.
ODAGIRI Joe dans la peau de l'enquêteur
Muraki, bien qu'étant le plus souvent présent à l'écran, reste le personnage le plus mystérieux de la série. On ne sait pas d'où lui vient son don de clairvoyance, ni comment il a connu l'agence. Tout ce que l'on peut dire c'est qu'il vit seul, qu'il est doué pour trouver certaines choses et qu'il semble avoir grandi dans les quartiers pauvres de Tokyo.
Le directeur de l'agence est lui interprété par
ISHIBASHI Renji. C'est un homme d'âge mûr ayant navigué dans les hautes sphères d'influence des yakuza avec lesquelles il a gardé un lien qui lui sera très pratique lors de certaines affaires impliquant la mafia japonaise sans pour autant intervenir directement. Il occupe ses journées à faire du modélisme et des puzzles mais ses travaux sont très souvent abandonnés en plein milieu - ceux-ci s'entassent alors dans le fond de l'agence. Son côté vieux jeu ressort lors de ses discussions avec la plantureuse
Megumi interprétée par
KOIZUMI Maya. Elle est employée à mi-temps par l'agence comme secrétaire et arrondit ses fins de mois en réalisant divers autres petits boulots faisant appel à sa plastique généreuse tels que les bars à hôtesses, des activités de call girls, etc. Elle aidera Muraki pour quelques enquêtes. Les acteurs pour les personnages secondaires endossent également parfaitement leur rôle, aussi bien par leur apparence que par leur jeu d'acteur. Note spéciale pour
RYŪ Sawaru dans l'épisode Scary Face qui semble avoir été fait pour ce rôle d'homme ordinaire à l'apparence inquiétante.
Nous avons ici une très bonne série avec des acteurs bien choisis et ressemblant au manga, un scénario qui nous prend à contre pied en nous proposant de suivre les histoires d'une agence de détectives dont l'enquêteur possède un pouvoir de précognition mais dans des enquêtes "ordinaires" sans effusion de sang ou d'intrigue surnaturelle. Les musiques restent assez discrètes mais collent bien avec l'ambiance des scènes. Les dialogues sont particulièrement bien écrits et intéressants, par exemple le passage où les protagonistes parlent de la crainte des japonais envers l'afflux d'occidentaux pour les Jeux Olympiques de 2020 et surtout le comportement et la compréhension qu'ils auront des Love Hotel. Ce genre d'établissement est une exception culturelle et les étrangers pourraient penser qu'il s'agit d'hôtel de passe et que le Japon est le paradis de la prostitution. Les musiques du groupe
EGO-WRAPPIN' utilisées pour le générique de début et de fin d'épisode sont également très agréable à écouter. Enfin je ne trouve pas de point négatif à cette série, je ne peux donc vous conseiller que deux choses : regardez là et achetez le
manga d'origine dont le premier tome arrive en France aux éditions
Delcourt le 24 septembre !